L'entretien de Vahid Halilodzic résume ce qu'il fallait éviter pour laisser respirer notre football.Etouffé par des stratégies maladroites, dictées d'une manière hasardeuse, notre football continue de vivre les plus mauvais moments de son histoire. Le nombre de sélectionneurs ayant fait partie des défilés, souvent provoqués par la Fédération algérienne de football, d'hier et d'aujourd'hui, explique bien aussi l'état des lieux. Halilhodzic Vahid, que le supporter regrette, reconnaît que c'était une pièce qu'il fallait préserver. Son emprunte est encore vivante, puisqu'il a toujours eu une relation très sportive et intense avec l'équipe nationale, voire même avec le peuple, même si des désaccords sur de nombreux sujets ont été dénoncés en son temps.
Il serait tout de même bon de rappeler son attachement au destin des Verts. «Je suis un peu triste pour les joueurs. Il y en a plusieurs qui m'ont téléphoné depuis que j'ai quitté ce groupe. Parce que ce groupe était jeune et bien formé... On a beaucoup travaillé et on était tous récompensés avec cette belle représentation en Coupe du monde. Tout le monde a aimé. Et l'équipe d'Algérie a gagné beaucoup de sympathie pour son jeu. Par la suite, tout a disparu en très peu de temps», déclarait-il. Des souvenirs qui font rêver plus d'un.
Dans une discussion à bâton rompu avec un confrère d'une rédaction sportive, et dans un langage simple, il a dit, «lorsque nous évoquons cet homme, que nous avons souvent critiqué pour diverses raisons, nous l'avions quelque part sous-estimé, nous n'avons pas compris qu'il était là pour construire une équipe forte et capable de mettre à terre des équipes africaines et européennes. C'est vrai qu'il montrait souvent son agacement vis-à-vis des médias, mais il fallait le comprendre. Il a préféré ne pas répondre à nos questions, c'était là où nous étions fâchés».
«Aujourd'hui, devant ce massacre auquel nous assistons, nous disons que Vahid a voulu discipliner les choses pour que nos Verts avancent sans trop de tracas. L'avions-nous compris ' Je pense qu'il avait une belle longueur d'avance sur nous...», a résumé Sid Ali. Ce qui différencie sa stratégie est notre métier de journaliste. Son départ a provoqué une série d'interrogations. Tout le monde le regrettait, et les doigts accusateurs indiquaient que l'ex-président de la FAF avait voulu que cela se passe ainsi. La manière dont il l'avait fait savoir est restée dans les annales de notre football.
Il est clair, écrivait, à juste titre notre confrère de Complétion qui a traité cette interview : «L'Algérie ne produit plus le jeu que les gens lui connaissaient. Vahid ne critique pas et évite de polémiquer, mais il s'attaque volontier à ceux qui l'ont critiqué, ceux notamment qui se croyaient des spécialistes de football. Vahid n'oublie visiblement pas comment les plateaux de télé l'avaient lynché à maintes reprises.
Est-ce une façon de rendre la monnaie à l'actuel coach Rabah Madjer qui était à l'époque parmi ces ?'spécialistes''». Une question qui n'est certainement pas innocente. On trouve une réponse à cette réaction, dans l'entretien accordé par Halilhodzic au site «francophone goal.com».
«Ah ça, je n'aime pas trop parler de ça. Je n'aime pas critiquer. C'est facile de le faire. Vous savez, quand je suis arrivé là-bas, beaucoup de gens ont critiqué aussi. Les journalistes, les spécialistes... On dit d'ailleurs spécialistes de football, mais ils ne sont spécialistes de rien du tout. Et mon problème n'était pas tant les critiques sur le jeu, mais ces déclarations qui n'étaient basées sur aucune vérité. On ne peut pas bâtir une grande équipe nationale en quelques mois seulement. C'est un travail de longue haleine. Même de plusieurs années.
Malheureusement, cette sélection avait un grand potentiel, elle était devenue la meilleure équipe d'Afrique. Il y avait un bon groupe, avec des caractères particuliers, mais il y avait énormément de talent. Et aujourd'hui, cette sélection est inexistante et c'est bien dommage.» Que fera-t-il après la Coupe du monde de Russie ' Il n'a pas encore tranché, mais son rêve est d'être le pilote d'une grande équipe représentant une grande nation, jeune et marquée par une histoire de football. En attendant, son souci est de faire produire le meilleur jeu aux Japonais dans le cadre de la prochaine Coupe du monde. Sachant qu'ils sont loin d'être le meilleur calibre du Mondial.
«Cette compétition est l'un de mes principaux objectifs. C'est la troisième équipe que je qualifie pour cette compétition en trois tentatives. C'est quand même une belle réussite. Je garde de très bons souvenirs de la Coupe du monde au Brésil avec l'Algérie. Et dans mon esprit, après la qualification pour la phase finale, j'aimerais bien qu'on réussisse la même chose avec la sélection du Japon. Vous savez, après la Coupe du monde au Brésil, j'avais beaucoup de contacts et de propositions.
J'ai fait un choix que beaucoup de gens n'ont pas compris. Et à dire vrai, moi-même je ne l'ai pas compris ni ma famille. J'ai donné ma parole à un ami, qui est devenu le président d'un club (ndlr, Trabzonspor). Il m'a dit que je pouvais faire une équipe pour être champion. Un jour, je jouais contre l'Allemagne, et la semaine d'après j'étais là-bas, au milieu d'un groupe de joueurs que je n'ai jamais vus et que je ne connaissais pas.
Malheureusement, les gens qui s'occupaient de l'équipe, ce n'était pas vraiment ça. J'étais très déçu.» Et voilà, tout a été dit, et il est donc permis de faire sa propre analyse. Reprendra-t-il les commandes de l'équipe nationale algérienne ' Rabah Madjer saura-t-il défendre son pote ' Aura-t-il les coudées franches pour faire rêver toute une nation par une parfaite organisation ' Une discipline de fer ' Le débat est ouvert tout comme cette sacrée concurrence. (Suite et fin)
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Posté Le : 08/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H Hichem
Source : www.lnr-dz.com