Algérie

Il était une fois le Cnes...



Il est des personnalités qui malgré les vents contraires, les épisodes obscurs et le mutisme absurde de l'Histoire, parviennent quand même à marquer cette dernière de leur empreinte. Des décennies, voire des ères, après leur disparition. Par leur charisme, leur abnégation, leur entièreté et leur détachement des honneurs communs, ils vivent, agissent et demeurent encore vivants longtemps après avoir été éclipsés, évincés ou après avoir disparu.Il en est ainsi de Mohamed Salah Mentouri, ancien militant de la glorieuse Révolution, ancien ministre, mais aussi ancien président du Cnes (Conseil national économique et social). Une institution consultative qui fut si agissante par le passé et que beaucoup tiennent aujourd'hui pour inexistante ou presque.
Depuis le départ de l'homme qui en avait fait la véritable interface d'un pouvoir politique rendu arrogant par une rente qu'il tenait pour pérenne. S'écoule en ce jour une décennie entière depuis sa disparition ! Plus qu'un simple hommage, l'évocation de Mohamed Salah Mentouri, en ce dixième anniversaire de son décès, ne tend pas seulement à rappeler le maquisard, l'homme politique et l'expert, mais aussi à dire tout le néant et la vacuité qui marquent aujourd'hui le débat économique et social dans un pays plus que jamais en mal de vision et de perspectives.
D'une époque pas si lointaine où Mentouri dirigeait le Cnes, l'on retient un écho fuyant, une liberté de ton, un débat contradictoire et constructif, un fertile îlot au milieu d'un océan de fausses certitudes et de mauvaises idées de gouvernance et de gestion.
Les sessions annuelles de l'institution économique et sociale étaient attendues comme des rendez-vous majeurs de l'économie. Les rapports de conjoncture et de développement humain du Cnes étaient autant de baromètres qui permettaient de prendre le pouls d'une économie déjà très malade de sa rente... Sans approximation ni complaisance.
Face à l'autorité de Mohamed Salah Mentouri, le Premier ministre de l'époque, Ahmed Ouyahia, se sentait d'ailleurs en devoir de rappeler à chaque occasion que l'homme ne faisait que diriger une institution consultative "relevant de son gouvernement". Ce fut au début des années 2000. Mentouri démissionnera du Cnes dès 2005. Depuis, l'institution a comme cessé d'émettre le moindre avis contradictoire...


Akli Rezouali


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