Il était une fois le chemin des touristes

Le chemin des touristes, un des symboles de la ville des ponts, qui alongtemps constitué une attraction de choix pour les visiteurs de Constantineet même pour les autochtones, est aujourd'hui complètement abandonné.  Laissé en plan depuis plus dedeux décennies, il a fini par se désarticuler et pendre lamentablement enlambeaux, tout au long de la rive droite des gorges du Rhumel.  Pourtant, l'on ne compte plus lenombre de fois où il fut question d'inscrire dans le budget de la ville uneopération qui permettrait de reprendre entièrement cet ouvrage, et lui donnerdroit de cité en tant que maillon fort d'une chaîne de réalisationstouristiques qui attend d'être mise en chantier. Mais ce projet, toujours placéen priorité des prévisions, n'a jamais vu le jour comme s'il s'agissaitfinalement d'un chantier secondaire, sans importance.  Le chemin des touristes, réaliséà peu de frais, mais non sans difficultés dans les années 1920, s'étire surquelque 1.200 mètres, accroché à la paroi abrupte des gorges du Rhumel,surplombant le fond de l'oued à plus de 100 mètres de hauteur. L'on y accèdepar quatre entrées, réparties tout au long du cours du Rhumel, la première sesituant sous le pont de Sidi Rached, là où les gorges du cours d'eau prennentforme et s'articulent autour du vieux rocher. D'autres entrées se présentent àhauteur du pont d'El-Kantara et du pont des chutes, et tout au long d'unparcours sinueux l'on découvre les gorges du Rhumel de l'intérieur. Sur cechemin l'on visitait, tour à tour, plusieurs grottes et passages creusés parles eaux dans le rocher et cent mètres sous la passerelle Mellah, les fameuxbains romains, taillés dans la roche et encore en service jusqu'aux années1970. Tous ces trésors, toutes ces curiosités attendent d'être remises en étatet versées dans le patrimoine touristique de Constantine qui en a tant besoin.La réhabilitation du chemin des touristes ne doit pas être reportée plus queça, quand le secteur touristique est réellement en panne d'idées et d'initiatives.