Algérie

Il était une fois la résistance



Il était une fois la résistance
Le Mont des Genêts est scindé en trois grandes parties. Le centre-ville, la nouvelle-ville et la haute ville. Cette dernière est aussi appelée dans le langage courant « Dechra ». c'est un haut lieu de la résistance durant la guerre de libération. La presque totalité des martyrs de la ville de Tizi-Ouzou est issue de cette partie de la cité du col des genêts. Tout comme les premiers joueurs de la JS Kabylie en 1946. Ce bourg ou village indigène comme le nommait l'administration coloniale est aussi scindé en plusieurs quartiers. Il y a « Zellal, Houmet El Djamaa Zitouna, Tabnalit, Tazouguert, Lala Saïda, Ihamouthene, Aïn Soltane, Lemouazère, La cité du Cadi, Bordj Ahmar ou Aïn Tlata, Le quartier, Le Boulevard du Nord, Le Commandant Arrous, Emile Rolland et Aïn Hallouf ». Ce dernier quartier est reconnu pour être une plaque tournante du commerce de cette haute ville. Sa fontaine, toute comme celle de Aïn-Soltane était le centre névralgique de toute cette haute-ville qui venait chercher son eau pour sa consommation ou pour abreuver ses bêtes. Par le passé, chaque matin les bonnes femmes venaient laver, dans un rituel et dans une ambiance de fête, leur linge. Combien de jeunes filles ont eu à taper dans l'?il de leurs futures belles-mères. A chaque sortie de l'école « Jean Maire » aujourd'hui CFPA mitoyenne, les enfants venaient jouer autour de cette fontaine. En été, elle était le lieu de prédilection de tous les « minots » qui, faute de moyens, pour se rendre à la plage, barbotaient dans le bassin, le grand bassin où coulait cette eau fraîche. Ils le disputaient aux bêtes de somme et de trait. Il faisait bon vivre. Malgré la misère et le joug de l'armée et de l'administration coloniales, on savait être généreux et surtout solidaire. On se soutenait mutuellement. Une grande complicité était perceptible entre les habitants de ce quartier de leurs voisins de Ihamouthène ou de Lala Saïda. La fontaine était aussi cette douche où les équipes, qui disputaient des matchs sur le terrain de foot, plutôt une grande aire de jeu qui la surplombait où est construite actuellement la salle de judo « Cherdioui Saïd », une fois la partie terminée prenaient un plaisir à se laver et laver les tenues maculées de boue particulièrement en hiver. Ce terrain qu'on appelait aussi « Safsafa » de par l'arbre majestueux qui y était planté qu'est le Sfasaf (peuplier ou populus nigra) était connu pour avoir abrité de grandes rencontres de football entre les quartiers. Combien de joueurs de la JSK avaient effectué leurs débuts footballistiques sur ce terrain fétiche. On ne jouait pas que pour le plaisir, ils se lançaient aussi des paris. C'était à qui devait payer la limonade que l'on achetait chez « Ramdane Chanbit », une épicerie qui alimentait pratiquement tout le quartier de par sa situation. D'ailleurs, cette épicerie trône toujours à la même place malgré les années. Elle tient debout malgré l'arrivée des supérettes.De l'action et de l'utilité publiqueLa grande place où l'on vendait à la criée, la sardine, la pastèque, le melon ou la volaille lorsque ce n'est pas des oranges et des herbes fines constitue le grand carrefour qui dessert la cité du cadi et la cité Million via la cité administrative, le lotissement « Hammoutène, Tabnalit, Ihamouthene, Lala Saïda et CEM Féraoun ». Cette place connaît une grande animation de jour avec le « gazouillis » de tous ces potaches qui rejoignent les établissements scolaires aux alentours comme les CEM Hammoutène et Féraoun, le lycée Fatma Nsoumeur ou les écoles primaires Mékacher, Baidi et Ouatiki ou encore tous ces fonctionnaires de wilaya et autres travailleurs vaquant à leurs obligations professionnelles. Tout comme de nuit notamment en été avec ces parties interminables de jeux de société (dominos et cartes). D'autant que ces derniers temps la quiétude et le calme sont revenus. Les membres de la Djamaa de Aïn-Hallouf sont au vu de toutes les actions entreprises les plus actifs de la ville de Tizi-Ouzou, ils ont à leur actif un grand nombre d'actions d'utilité générale. Comme ils viennent de capter de nouveau la source qui alimentait jadis la fontaine de Aïn-Hallouf. Leurs efforts se sont avéré vains puisque l'eau de cette source est aujourd'hui impropre à la consommation, les services d'hygiène ayant relevé l'existence de certaines bactéries nuisibles à l'homme. D'où son interdiction à la consommation. A Aïn-Hallouf, on ne désespère pas de voir couler de nouveau cette source après injection dans la nappe de certains produits à même de rendre cette eau potable. Ils auraient pu ne pas s'en occuper, mais la santé des uns et des autres passe avant tout autre considération bien qu'un panneau bien lisible indiquant « eau impropre à la consommation » soit mis en relief. Néanmoins cette source reste un secours pour les ménages en cas de rupture de l'AEP pour les usages domestiques. Aïn-Hallouf, on ne comprend pas pourquoi les autorités locales continuent à faire la sourde oreille quant à l'édification d'une stèle à la mémoire de tous les chouhada, nombreux dans ce quartier et des autres limitrophes comme les frères Iratni Ahmed et Mohamed, Amari Mohamed, Imerzoukène, Hermez Boualem, Djarane Hamid, Hammoutène Abdelaziz et Ali, Aba Mohamed et tous les autres qui ont donné leur vie pour la patrie. D'ailleurs, un coin lui est réservé à côté de cette fontaine. A Aïn-Hallouf, on continue de tenter de vivre comme antan malgré ces bâtiments érigés avec la complicité des élus locaux, qui dénaturent voire défigurent ce quartier.




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