Pour sa deuxième sortie publique, Mohamed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), a présenté un tableau peu reluisant de la situation générale du pays et, surtout, la corruption qui gangrène la vie publique et politique. Dans son réquisitoire, le chef du PLJ a estimé que 'l'usage de l'argent par certaines formations politiques dans l'établissement des listes démontre le degré de corruption qui gangrène la vie publique'. Dans la foulée, Mohamed Saïd n'a pas épargné les autorités auxquelles il endosse 'la négligence dans la lutte contre ce grave fléau'. 'Un fléau, a-t-il ajouté, préjudiciable à l'action politique et qui réduit la confiance des citoyens dans les partis politiques'.
Les crises qui secouent certains partis politiques ne sont, selon lui, que le résultat de la course effrénée 'pour l'occupation d'un siège à tout prix et sous n'importe quel titre'. Cela démontre, si besoin est, 'la recherche de l'appât du gain matériel', au détriment 'de l'esprit de sacrifice dicté par l'intérêt général'.
Abordant les causes de cet état de fait, M. Saïd explique qu'elles résident plutôt dans 'l'impunité qui favorise la médiocrité et le manque de conscience dans l'accomplissement des responsabilités'. Il en veut pour preuve la présence de quelque 25 000 candidats à la compétition, soit 53 candidats pour un seul siège. L'APN compte 462 sièges. Le constat de Mohamed Saïd ne s'arrête pas là. Il a évoqué aussi le fonctionnement des partis politiques. Il accuse même certains d'avoir profité généreusement des moyens de l'Etat en désignant d'un doigt accusateur les anciens partis.
'Tout le monde est témoin que les anciens partis ont profité à des degrés divers, et parfois avec générosité, des moyens et de l'aide de l'Etat d'une manière directe ou indirecte.' Les nouveaux partis n'ont pu, a-t-il révélé, bénéficier d'aucune aide de l'Etat. Ce handicap compromet les chances d'une compétition saine entre les compétiteurs, a-t-il expliqué. Cette situation met aussi les nouveaux partis dans une position de faiblesse.
Sur le plan politique, Mohamed Saïd n'a pas hésité à égratigner le ministère de l'Intérieur lors de sa sortie. Ainsi, il lui endosse l'impasse dans laquelle se trouve les relations entre les pouvoirs publics et la Commission nationale de surveillance des élections (Cnsel). Ce qui a des répercussions négatives sur le déroulement de la campagne, car, a-t-il indiqué, la non-attribution des salles pour les meetings des partis en lice, les créneaux horaires sur les médias lourds, le retard enregistré dans l'attribution d'un numéro national après le tirage au sort' sont, entres autres, des raisons qui influent négativement sur la campagne. Même constat concernant le bulletin de vote.
'Au PLJ, on ignore la forme définitive du bulletin retenu', s'est étonné M. Saïd. 'Le climat de la campagne est détérioré', estime Mohamed Saïd. C'est le résultat, a-t-il expliqué, de la fermeture de la scène politique et la faiblesse du rôle des institutions, voire leur absence. Même la flambée des prix de certains produits de large consommation influe sur la campagne. Pour le PLJ, 'c'est l'absence des autorités publiques, capables de réguler le marché et combattre la spéculation', qui a provoqué cette situation.
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Posté Le : 17/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mouloudj
Source : www.liberte-algerie.com