'Les capacités du secteur public d'être le principal contributeur à la croissance s'amenuisent", estime M. Zine Zeïdan et avertit que la crise qui sévit en Europe affectera l'Algérie.
Le potentiel de croissance économique de l'Algérie est estimé entre 6 et 7%. Hors hydrocarbures, le potentiel de croissance est évalué à près de 10%. C'est ce qu'a indiqué, hier sur les ondes de la radio Chaîne III, Zine Zeïdan, qui a dirigé une mission du Fonds monétaire international (FMI) pour conduire les discussions avec les autorités algériennes dans le cadre des consultations annuelles au titre de l'article IV des statuts du FMI. Sur les dernières années, l'Algérie a réalisé une croissance hors hydrocarbures relativement forte : 9% en 2009, 6% en 2010 et 5,3% en 2011. 'Mais, aujourd'hui, les capacités du secteur public d'être le principal contributeur à la croissance s'amenuisent", estime M. Zine Zeïdan. Du coup, le FMI propose une politique budgétaire qui préserve l'investissement public, une politique de change qui améliore la compétitivité externe et des réformes structurelles qui permettent de rendre l'investissement privé attractif.
M. Zine Zeïdan évoque 'beaucoup de niches d'investissement". Il cite, entre autres, le potentiel 'considérable" dans le secteur de la pétrochimie. Le responsable du FMI parle, également, du secteur de la sidérurgie dans lequel le niveau d'importation est important, impliquant une politique de substitution.
Il cite aussi les secteurs du tourisme, de la pharmacie, des nouvelles technologies de communication et d'information et de l'agro-industrie.
M. Zine Zeïdan estime que le potentiel du marché domestique est considérable, indiquant que la crise qui sévit en Europe affectera l'Algérie.
La croissance économique pour 2012 estimée à 2,5%
La croissance économique pour 2012 est estimée à environ 2,5% et sera tirée principalement par les dépenses publiques. 'La croissance devrait se relever, en 2013, pour se situer à environ 3,4%, tirée par la demande et l'investissement privé, la consommation finale des ménages, mais aussi par une légère amélioration dans le secteur des hydrocarbures et, donc, des exportations nettes", prévoit Zine Zeïdan.
En même temps, a-t-il relevé, le pays a une très solide position extérieure, avec des volumes d'exportation qui vont légèrement ralentir en 2012, mais largement compensés par les prix des hydrocarbures. Le niveau des exportations en 2012 sera assez proche de celui de l'année précédente, un excédent de compte courant important qui devrait se situer autour de 8% du PIB. Les réserves internationales devraient atteindre 194 milliards de dollars à fin 2012. Et l'Algérie n'a quasiment pas d'endettement extérieur. M. Zine Zeïdan juge que la situation financière de l'Etat 'reste tout à fait solide, en dépit du creusement du déficit budgétaire en 2012".
Par ailleurs, 'le secteur financier s'est beaucoup renforcé avec les opérations de recapitalisation. Il devient donc solvable et très liquide" a-t-il ajouté. Pour autant, le responsable du FMI évoque des défis intérieurs importants, citant, notamment, le niveau d'inflation.
L'inflation atteindra environ 8,5%, en 2012
'L'inflation s'est beaucoup accélérée depuis le début de l'année 2012. Elle a atteint un pic de 11% à la fin du mois d'avril en glissement annuel", a indiqué M. Zine Zeïdan, estimant que l'inflation devrait se situer à environ 8,5%, en 2012. 'Je dirais que c'est l'inflation la plus élevée sur les quinze dernières années. C'est une situation qui est assez préoccupante, qui s'explique, principalement, par l'augmentation des salaires qui a fait croître d'une façon importante la liquidité dans le système financier, mais également par les dysfonctionnements dans les marchés, notamment en termes de distribution et de volumes d'offres. Probablement, le choc climatique enregistré en début d'année a eu un effet sur l'évolution des prix", a indiqué M. Zine Zeïdan.
Le responsable du FMI parle de la 'même compréhension", avec les autorités sur la nécessité 'de s'attaquer au problème du chômage". Il qualifie l'orientation du budget de 2013 de 'bonne". 'Parce qu'il n'y a pas d'augmentation substantielle de la masse salariale", a précisé M. Zine Zeïdan, indiquant qu''il faut aussi des politiques monétaires prudentes".
Le responsable du FMI a rappelé que la Banque d'Algérie a pris des mesures, en mai 2012, qui ont contribué à réduire la liquidité dans le système financier.
'Il faut continuer à conduire une politique monétaire prudente, et en même temps, il y a un certain nombre d'actions que nous avons discuté avec les autorités pour renforcer la concurrence et améliorer le fonctionnement du marché. Toutes ces mesures, ensemble, devraient contribuer à réduire de façon significative le niveau d'inflation et le ramener à 5%", a-t-il indiqué. M. Zine Zeïdan a expliqué que le FMI a été relativement préoccupé, ces deux dernières années, par le niveau de déficit public qui s'est creusé particulièrement en 2012, et qui devrait se situer à environ 3,7%. 'Le break-even", qui est le prix du pétrole qui permet d'équilibrer le budget, a augmenté d'une façon considérable, et devrait se situer à 120 dollars le baril.
Ce qui accroît la vulnérabilité du budget sur le moyen et long terme. Cette année, estime-t-il, le projet de budget adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN) 'va dans la bonne direction". 'Il faut continuer dans cette direction, de consolidation budgétaire. Il faut maîtriser les dépenses tout en préservant celles relatives à l'investissement qui sont très importantes pour la croissance économique. En même temps, il faut diversifier les sources de revenus de l'Etat et accroître l'efficacité de la gestion des finances publiques", suggèrent M. Zine Zeïdan.
M. R.
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Posté Le : 13/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane Rabhi
Source : www.liberte-algerie.com