Il est temps de remodeler l'économie de demain

Dans cette démarche commune, il est clairement admis que la renaissance sollicite dans l'urgence une solidarité de tous les instants pour garantir le « nouveau départ » conclu par le partenariat signé, hier, au Palais des nations. Il s'agit, pour le ministre Ramtane Lamamra, de procéder à un « nouvel élan porteur de nouvelles promesses ». Le cinquantenaire du G77, riche de ses 133 membres, traduit l'engagement aux idéaux du non-alignement et des 77 puissamment renouvelé par la rencontre du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, avec Evo Morales, son homologue de la République plurinationale de Bolivie. Le ton est donc donné pour consolider le comité de coordination, crée à Alger il y a 20 ans, et conçu comme « une plateforme irremplaçable de concertation, de réflexion et de coordination entre les deux regroupements ». Dans son intervention, le ministre algérien des Affaires algériennes a pointé du doigt « les multiples incertitudes » induites corrélativement entre la crise économique et financière et les menaces pesant sur la sécurité et la paix mondiales. Dans ses différentes articulations (Onudi, Fida, charte des droits économiques et sociaux...), le G77 reste la voix des pays en développement (PED) pour contribuer aux nécessaires réformes politiques et économiques d'un ordre discriminatoire et injuste. Il reste plus que jamais d'actualité, aux yeux de Lamamra, pour apporter « les réponses aux grands déséquilibres économiques et financiers dans le cadre d'une approche globale et concertée ». Les échéances sont proches : la fin de l'échéance des objectifs de l'OMD (Objectifs du millénaire pour le développement) en 2015 et l'élaboration du prochain agenda post-2015 qu'il est appelé à remplacer. « Il importe, dit-il, de faire de ce double rendez-vous une grande opportunité pour une action interactive de nature à remodeler la configuration de l'économie de demain ». Le front uni des PNA-G77 conforte les bases de la coopération Sud-Sud « rénovée et élargie » pour laquelle l'Algérie s'est tant investie (annulation de la dette de 14 pays africains pour un montant de 902 millions de dollars en 2010 et celle d'autres pays pour un montant de 500 millions de dollars) et le même point d'ancrage du partenariat international régional et international inclusif. Dans un débat marqué par les interventions pertinentes des responsables de section du G77, la symbolique de la présence de Lakhdar Brahimi en invité d'honneur, qualifié d'« homme des missions difficiles » et présenté en éminent diplomate, et la participation de la Chine, ce « grand ami » des 77 acquis à l'avènement d'un monde « plus libre et plus équilibré », ont pesé de tout leur poids sur la réunion de cette coordination, en ce cinquantenaire de tous les défis.