Algérie - Revue de Presse

Il est question de mosquée pôle de wilaya et de statut de l’imam



Révolution dans les Affaires religieuses Prenant vigoureusement en main le secteur, les Affaires religieuses se penchent sur l’état des lieux à l’intérieur des mosquées et proposent le statut de l’imam. En ces temps troubles où la mos-quée est pratiquement convoitée par des fanatiques, souvent très peu au fait des choses de l’Islam en tentant d’imposer leurs vues ramenées d’ici et là, le ministère des Affaires religieuses essaie, par le biais de la loi, de contenir ce qui est vécu par tous comme une agression.Cet événement passé presque sous silence mérite cependant que l’on s’y attarde. Le pays compte quelque 75.000 mosquées mais seulement 22.000 imams. C’est dire que ce sous-encadrement laisse la porte ouverte à bien des dérives et dérapages. Le déficit en hommes du culte, qui est ainsi de 53.000, est ressenti plus en Kabylie où les imams doivent également maîtriser la langue kabyle pour mieux assurer les charges de leur ministère. Par ailleurs, selon Bouabdallah Tamine, les candidats à l’imamat rechignent à occuper les postes isolés, préférant les grands centres urbains. Huit instituts de formation activent actuellement à travers le pays; mais il y a lieu de souligner que d’autres centres de formation tels les zaouïas, assurent également ce genre de service, sauf que pour le ministère, les candidats issus de ces derniers centres ne sont intégrés qu’à la suite de l’obtention d’un certificat d’apprentissage du Coran délivré par une commission de wilaya. Si l’Etat a décidé de contrôler la vie des mosquées, c’est eu égard à tous les dépassements vécus auparavant en ces édifices religieux. Ainsi, la réflexion qui était au centre des travaux de la commission dite des 38, qui s’était réunie début juillet à Mohammadia (Alger), a porté, entre autres, sur le statut de l’imam et sur les moyens de contrôler ce qui se fait dans les mosquées. Outre l’interdiction d’y faire de la politique, le statut, ou du moins le projet de statut, qui sera en principe soumis au conseil des ministres avant d’être présenté à l’APN, prévoit notamment, selon des sources, que l’imam doit être instruit et sans appartenance partisane, chargé de la sauvegarde de l’unité religieuse et de l’unité nationale et tenu de porter l’habit algérien. Des inspections fortuites se feront, comme d’ailleurs elles se pratiquent depuis un certain temps, généralement à l’ouverture des lieux de prière à l’aube, par des inspecteurs qui seront dorénavant assermentés. Ces inspections auront droit de regard sur la documentation qui circule dans la mosquée et aussi sur les prêches et autres halaqate. Notons qu’une dizaine d’imams reconnus coupables de dépassements sont poursuivis en justice par le ministère des Affaires religieuses. L’autre innovation à signaler est le projet de création de mosquées, pôles de wilaya, afin de remettre un certain ordre dans le monde spirituel. Ces institutions seront en somme les «guides» des autres institutions religieuses au niveau de chaque wilaya. Des cellules de «fetwas» y seront ainsi prévues afin de pouvoir répondre, en l’absence de la charge de muphti de la République, aux questions des fidèles. La mosquée pôle sera ainsi un centre de culture et servira aux rencontres et autres séminaires de formation à l’intention des imams de la région. En cette structure sera également installé un conseil scientifique qui, le cas échéant, se muera en conseil de discipline en cas de «dérapages» éventuels des hommes de culte.


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