Dix ans de prison pour un prince saoudien
Le verdict a été prononcé hier par le tribunal correctionnel de Bobigny, dans la banlieue de Paris : dix ans de prison ferme contre le prince saoudien Nayef Bin Fawaz Al Chaalan et quatre à dix ans pour ses complices. Le prince a été condamné par défaut pour sa participation dans une vaste opération de trafic de cocaïne vers l?Europe effectuée en 1999, comme le rapporte l?agence officielle AFP. Il a été poursuivi en justice, avec neuf autres prévenus de nationalités notamment française et colombienne, pour « importation non autorisée de stupéfiants », « complicité de transport », « détention et offre de stupéfiants » et « association de malfaiteurs ». Nayef Bin Fawaz Al Chaalan, qui est le gendre du vice-ministre saoudien de la Défense, était accusé d?avoir importé en France deux tonnes de cocaïne, précise toujours l?AFP. Parmi les neuf autres prévenus, trois Colombiens, ex-barons de la drogue dans le continent américain, ont été condamnés en 2002 par les Etats-Unis d?Amérique pour une autre affaire de trafic de drogue. Ils ont par la suite bénéficié d?une réduction de peine. Un financier espagnol, José Maria Clemente, a écopé, quant à lui, de 5 ans de prison. Outre la peine de prison, le prince et les trois Colombiens ont été condamnés à verser aux services des douanes françaises une amende de 80 millions d?euros. Ce descendant de la famille royale a été interdit d?entrer en territoire français. Sentence qui a été infligée aux huit autres condamnés de nationalité étrangère. Le dignitaire saoudien se déclare cependant innocent et réfute les accusations portées contre lui. Il compte ainsi faire appel. La culpabilité du prince Nayef Bin Fawaz Al Chaalan a été établie sur la base de témoignages des trois prévenus colombiens qui ont indiqué qu?il était l?organisateur du transport. Dans leurs déclarations, ils l?ont accusé d?avoir usé de sa couverture diplomatique pour acheminer en France deux tonnes de cocaïne d?une valeur, à l?époque, de 30 millions de dollars. La marchandise était arrivée dans ses bagages à bord d?un Boeing 727 privé, le 16 mai 1999, à l?aéroport du Bourget, au nord de Paris, ajoute l?AFP. L?affaire remonte au 6 juin 1999, le jour où des douaniers français découvrent plus de 800 kg de cocaïne dans un pavillon de Noisy-le-Sec, près de Paris. Elle a pris une dimension internationale et diplomatique quand Gustavo Guarin Gonfrier, un Colombien interpellé sur place, a orienté les enquêteurs sur la piste d?une haute personnalité saoudienne, relève la même agence. Jusque-là, aucun officiel saoudien n?a réagi, ni commenté cette affaire qui semble être tue diplomatiquement. Un scandale d?une telle envergure, quand bien même on veut le faire taire, risque de ternir l?image de la monarchie saoudienne, même si le prince inculpé n?est pas en ligne directe pour la succession.
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Posté Le : 10/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. A. O.
Source : www.elwatan.com