Algérie

«Il est crucial d'écouter les aspirations des Algériens»


Dans un point de presse qu'il a animé conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, hier à  la résidence d'Etat El Mithak, à  Alger, il a, certes, pris acte des engagements algériens mais a estimé qu'il était «crucial d'écouter les aspirations pour le changement exprimées par les Algériens depuis le début de l'année». «Je suis venu exprimer mon soutien et celui de l'Union européenne à  l'Algérie. Je salue la levée de l'état d'urgence et les prochaines réformes», a lancé d'entrée Stefan Füle. Et de nuancer tout de suite après qu'«il est évidemment crucial de se mettre à  l'écoute des aspirations du peuple algérien, qu'il a clairement exprimées depuis le début de l'année».
Le commissaire européen a dit àªtre «ravi» d'apprendre de la part de Mourad Medelci que les réformes politiques annoncées par le président Bouteflika, «en plus des partis politiques, vont inclure la société civile et renforcer la démocratie, la liberté d'expression et d'association».
M. Füle, dont c'est la seconde visite depuis juin 2010 en Algérie, a tout de même mis un bémol à  son satisfecit, soulignant que la nouvelle politique de voisinage adoptée le 8 mars dernier par l'UE insiste dans son volet dialogue politique sur la nécessité que «les bénéfices du partenariat stratégique soient ressentis par la population».
Les intérêts et les valeurs
Le commissaire européen à  l'élargissement a mis l'accent sur «l'importance» de l'exigence «démocratique», dans le document de l'UE adopté le mois dernier, dans le sillage des révolutions arabes. Pour cause, Stefan Füle a déclaré que les changements «historiques» qui ont eu lieu dans les pays de la rive sud (monde arabe) ont induit un changement de la politique européenne. «Les changements historiques dans la région font que nos relations avec ces pays doivent changer et l'UE, elle-même, devra changer», estime le commissaire. Et d'ajouter un brin énigmatique, «qu'aucun pays (arabe) n'est immunisé mais chacun suit son rythme». Comment l'Union européenne va-t-elle appréhender ces changements politiques dans le monde arabe, interroge un confrère de la radio. «La Commission européenne est très soucieuse du renforcement de la démocratie dans sa nouvelle politique de voisinage», répond Stefan Füle. Et de souligner, dans le cas de l'Algérie, la création d'un sous-comité des droits de l'homme dans le cadre du dialogue politique et sécuritaire. Le conférencier a résumé la nouvelle politique européenne par la formule : «Offrir plus pour recevoir plus». En clair, les pays de la rive sud de la Méditerranée sont désormais tenus de respecter un smig démocratique à  leurs peuples pour bénéficier de l'assistance de l'UE. Cette règle est surtout valable au plan économique où l'Algérie réclame la révision de l'accord d'association et un surcroît d'investissements européens. «Nous avons des intérêts certes, mais nous avons aussi des valeurs», résume Stefan Füle, manière à  lui de suggérer qu'il n'est pas question pour l'UE d'aider des gouvernements qui étouffent leurs peuples ; même si dans les faits, cela reste juste une profession de foi.      
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