"Il est compliqué de vivre de la peinture et de l'art en général"

Natif de Miliana, Abdelkayoum Khounfais a suivi les cours de l'Ecole des beaux-arts de Batna de 1993 à 1996, puis de celle de Paris en 1999 où il étudié durant 2 ans avant de rejoindre le monde du travail. Avec la technique de l'huile sur toile, sa peinture est figurative, avec des scènes de vie, des paysages, des portraits, et ses ?uvres sont basées sur l'Algérie, et différents thèmes.Liberté : Vos toiles sont de véritables photographies de personnages et de lieux?
Abdelkayoum Khounfais : Le but est d'immortaliser tous ces beaux endroits que recèle l'Algérie et les scènes de vie aussi, car il y en a qui se perdent avec le temps. D'ailleurs, on n'a même pas besoin de chercher des thèmes, on les trouve partout, dans les douars, les villes, les campagnes, partout en Algérie.
C'est un pays tellement riche par sa culture et ses traditions qu'on a envie de tout peindre, de tout fixer pour que d'autres générations les découvrent. Autre élément: le point commun entre toutes mes peintures, ce sont les enfants parce qu'ils sont l'espoir, la spontanéité, le sourire, le rire, la simplicité, la joie de vivre?Et nous sommes tous passés par là. D'ailleurs, beaucoup de visiteurs disent se remémorer leur enfance en voyant les tableaux.
Pourquoi votre parcours comporte peu d'expositions en Algérie '
Deux expositions à Skikda et une à Batna. Aucune à Alger où je n'ai pas été invité. En France, je compte de nombreuses expositions. Les artistes trouvent des espaces adéquats et leurs propositions reçoivent toujours un bon accueil. Au plan des distinctions, j'ai reçu le prix de l'académie Boitiat de Barbizon en 2018. Ce prix est une référence en France. Votre question m'appelle aussi à évoquer l'existence de vrais talents en Algérie qui sont à encourager, au risque de les voir s'en aller chercher ailleurs les conditions de leur épanouissement.
Mais ils demeureront chevillés au pays, comme vous?
Absolument, sentimentalement et par attachement à la culture d'origine, si riche d'ailleurs. Je suis né là-bas et j'y ai vécu. Il est impossible d'oublier la richesse du pays. Mais, je suis aussi universaliste et je peins des paysages et des scènes de la vie quotidienne en France.
D'ailleurs, mon prochain thème d'exposition portera sur la ville côtière de Honfleur, en Normandie. C'est une ville touristique à la beauté exceptionnelle.
Une question récurrente : arrivez-vous à vivre de votre art '
Directement exprimée, la réponse est non. Je fais autre chose pour gagner
ma vie. Il est compliqué de vivre de la peinture, de l'art en général sauf à sortir du lot. Cependant, l'art est un choix, on aime ou non.
Personnellement, je ne fais pas de la peinture pour vivre mais par amour,
par passion. L'art procure un bonheur irremplaçable.