à la veille de l’Aïd, les marchés aux bestiaux des Hauts-Plateaux s’enflamment. À ne rien comprendre, le mouton est proposé à des prix inaccessibles aux petites bourses qui se rabattent sur l’endettement.
On dirait que les maquignons se sont donné le mot d’ordre pour fixer des prix inabordables dans le marché au bétail. À Mascara, cœur des Hauts-Plateaux, l’agneau est cédé à 11 500 et 25 000 dinars alors qu’un mouton moyen excède les 30 et 35 000 dinars. Il y a même des moutons à 50 et 55 000 dinars ! Le marché de Mascara, situé à la sortie du chef-lieu de wilaya, grouille de monde, surtout que la journée du marché coïncide avec les festivités du 1er Novembre 1954. Il y en a pour toutes les bourses, certes, mais des pères de famille sont revenus bredouilles dans la matinée de mardi, soit à cinq jours de l’Aïd. Dans les secteurs réservés au marché, la méfiance est de mise. Les connaisseurs, souriants, négocient tout.
Y compris les frais de transport. D’autres, naïfs, misent sur la chance ou se font accompagner. Les vendeurs, eux, s’amusent à maintenir la cadence, histoire de faire chanter les clients. Il y en a même qui ramènent 200 têtes et plus pour les exposer. Les marchandages vont bon train et s’attellent à négocier des ventes en gros à des prix astronomiques.
Malgré cette tension créée et gérée par les éleveurs et autres maquignons, des pères de famille, sacrifice oblige, mettent le prix… au prix d’un endettement à des échelles variables auprès des cousins, voisins et collègues de travail. Les gamins, eux, s’amusent à découvrir les coulisses d’un commerce pas tout à fait catholique.
Ils guettent des yeux leurs parents et s’accrochent au rythme fatigant du marché. Trop cher le mouton ! Au pied du mur, certains clients finissent par se rendre à l’évidence. Comme quoi le sacrifice n’a pas de prix et que la fièvre finira par s’estomper après le samedi soir, soit la veille de cette fête religieuse où tous les caprices sont permis. Ici, les commerçants ont fini par comprendre que la demande est trop forte pour résister aux prix proposés.
Du coup, ils mettent la barre très haute, non sans signifier à leurs clients, notamment ceux qui viennent d’autres wilayas, que le mouton de l’Aïd, même cher, vaut le détour.
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Posté Le : 02/11/2011
Posté par : frankfurter
Ecrit par : Par : Farid Belgacem
Source : www.liberte-algerie.com