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Il est bien parti pour dominer le demi-fond mondial Sports : les autres articles



Il est bien parti pour dominer le demi-fond mondial                                    Sports : les autres articles
Taoufik Makhloufi est sur un nuage. Depuis mardi soir, il est le quatrième Algérien médaillé d'or aux Jeux olympiques après Hassiba Boulmerka (Barcelone 1992), Noureddine Morceli (Atlanta 1996), Nouria Benida Merah (Sydney 2000).
A 24 ans, le natif de Souk Ahras est bien parti pour égaler ses aînés. Les spécialistes lui prédisent un avenir radieux dans le 1500 mètres. Il a le potentiel pour se bâtir un palmarès à la hauteur des espoirs qu'il a soulevés durant son séjour londonien. Depuis sa magnifique victoire sur la piste du stade olympique de Londres, il renvoie l'image d'un athlète touché par la grâce. Les Anglais diraient qu'il marche sur l'eau, tant sa victoire semblait déconcertante de facilité. C'est le côté jardin d'un athlète qui ne fait que commencer à s'installer dans le haut niveau. Sa réussite actuelle est le fruit d'années d'efforts et de labeur. Là où d'autres n'avaient qu'à se pencher pour récolter les lauriers, lui a dû affronter le dur quotidien de la discipline, fait de malentendus, de coups de colère et parfois de volonté de tout plaquer. Il ne faut pas croire que sa vie de sportif a été un long cours sans relief.
Les spécialistes qui gravitent autour de l'athlétisme et qui l'ont croisé au gré des meetings et courses le présentent comme un garçon sans problème, mais qui ne s'est jamais laissé marcher sur les pieds, comme l'atteste son départ du Groupement sportif des pétroliers (GSP) pour rejoindre, à l'étranger, le groupe d'athlètes arabes placés sous la coupe du Somalien Jama Adam, qui dirige des sportifs au Qatar. Cet ancien athlète somalien, âgé de 55 ans, a décroché ses diplômes d'entraîneur aux Etats-Unis et en Angleterre. Sa notoriété a rapidement dépassé les frontières du petit émirat où il s'occupe d'athlètes qataris, saoudiens' très bien pris en charge par leurs responsables. Il y a quelques mois, Taoufik Makhloufi avait ressenti un ras-le-bol par rapport à son quotidien sportif. Les relations tendues qu'il avait avec Ammar Brahmia, qui s'occupait de lui depuis qu'il avait rejoint le GSP, lui pesaient. Il sentait qu'il était à la croisée des chemins. Son avenir se jouait sous ses yeux. Les immenses sacrifices qu'il a consentis depuis ses premiers pas en cross-country, spécialité où il a débuté sa carrière et remporté ses premiers titres nationaux, risquaient d'être vains s'il ne tranchait pas, rapidement, sur la suite à donner à sa carrière. Il demanda au président du GSP, Mohamed Djouad, de l'autoriser à aller voir ailleurs.
Déjà, il affichait un caractère trempé et une détermination sans faille à prendre son destin en main. Un champion, c'est quelqu'un qui affronte l'adversité en dehors du champ de jeu. Pendant sept mois, Taoufik Makhloufi n'avait qu'une idée en tête : décrocher la médaille d'or aux JO de Londres. Il s'est entraîné comme un forcené en Asie (Qatar), en Afrique (Kenya), en Europe (Suède) pour réaliser son rêve. Sa carrière sportive n'a pas toujours été rose. Certains lui ont prêté, à une certaine époque, une envie d'aller voir ailleurs. Jama Adam et le groupe avec lequel il se prépare depuis une année lui ont ouvert des perspectives plus rassurantes sur son avenir d'athlète. Son manager, un Suédois, lui a été d'une grande aide à ce tournant de sa carrière. Aujourd'hui, Jama Adam est un coach heureux. Son athlète algérien s'est couvert de gloire et d'or à Londres. La Fédération algérienne d'athlétisme sera généreuse avec lui. Il touchera le même pactole promis aux coaches algériens en cas de médaille aux Jeux olympiques.


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