Il embrasse le Coran, un pur joyau, qu'il a offert à la Mosquée du Prophôte Issa

Hôte de marque de l'inauguration de la somptueuse Mosquée du Prophôte Issa (Mosquée de Jésus), qui se dresse fièrement au coeur de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, après quatre ans de travaux, Vladimir Poutine n'aura pas seulement marqué de sa présence, éminemment politique, ce grand événement fédérateur.Entouré de Ramzan Kadyrov, le très reconnaissant président tchètchène, du mufti Salah Mezhiev, de Amrudi Adil Gereev, conseiller pour la construction des lieux de culte, et de Mohammad Kadyrov, maire de Grozny, le maître du Kremlin s'est aussi illustré par un geste fort, hautement symbolique, à l'intérieur d'un phare majestueux de l'islam, érigé lui-même en symbole.
En effet, dans cette enceinte sacrée à nulle autre pareille, emblématique de la coexistence religieuse harmonieuse et, plus particulièrement, de l'esprit de tolérance qui anime les musulmans de l'immense Fédération de Russie, le président Poutine a embrassé un magnifique exemplaire du noble Coran. Un pur joyau, orné de pierres précieuses, qu'il a offert à la Mosquée Issa.
Tout en soulignant combien les chrétiens et les musulmans sont proches spirituellement et éthiquement, l'indétrônable leader du plus vaste territoire du monde a accompli un acte marquant, qui a consolidé la proximité avec son allié indéfectible qu'il n'avait pas revu depuis 2011 : le président Kadyrov.
Ce dernier l'a aussitôt remercié chaleureusement pour sa position en faveur des sentiments religieux, des Livres sacrés et de la préservation des valeurs familiales. Et c'est tout naturellement sur Telegram qu'il l'a fait.
Telegram, l'application de messagerie réputée pour être la plus sécurisée, dont on a appris avec stupeur l'arrestation à Paris, samedi soir, sur le tarmac de l'aéroport du Bourget, de son fondateur : le milliardaire franco-russe Pavel Durov, accusé de tous les maux (et bien pire encore) par la France, pays de Voltaire et de la sacro-sainte liberté d'expression?
Une interpellation qui a déclenché une levée de boucliers en Russie et Outre-Atlantique. Elon Musk, patron de X, a écrit trois fois le mot « Liberté » sur son réseau social, en concluant par un point d'interrogation éloquent.
Exilé en Russie, Edward Snowden a aussitôt réagi, fustigeant « L'arrestation de Pavel Durov est une attaque contre la base des droits humains de communication. Je suis surpris et profondément attristé qu'Emmanuel Macron se soit abaissé au point de prendre des otages afin d'accéder à des communications privées. Cela rabaisse non seulement la France, mais aussi le monde entier.» De son côté, Leonid Volkov, collaborateur de l'opposant au pouvoir russe Alexeï Navalny, mort en détention début 2024, s'est également indigné de la détention de Pavel Durov, la qualifiant de « politiquement et humainement inacceptable ».