Algérie

Il devait se tenir devant le Palais du gouvernement



Un sit-in des enseignants empêché Les enseignants répondant hier à l’appel de l’Intersyndicale de la Fonction publique, pour la tenue d’un sit-in devant le Palais du gouvernement, en ont été empêchés. Selon les délégués syndicaux, quelque dix enseignants ont été embarqués vers les locaux du commissariat central et de Cavaignac. Et ce n’est pas étonnant au vu de l’imposant dispositif dépêché, pour des raisons de sécurité, tôt le matin aux alentours de l’esplanade de la grande poste. Vers 10 heures, les enseignants décidés de marquer leur présence, banderoles à la main, commençaient à affluer vers le point de rendez-vous en criant leur colère contre «les salaires de misère» et scandant des slogans pour les libertés syndicales. Les ‘casques bleus’ ont vite bouclé toutes les issues menant au Palais du gouvernement pour qu’il n’y ait pas de débordement et par mesure de sécurité. Cela n’a pas empêché quelques accrocs entre les marcheurs et les forces de l’ordre. Ainsi, une dizaine de manifestants, probablement des meneurs, ont été conduits vers les commissariats tout proches puis relâchés. Un délégué syndical de la Satef déclarera qu’»il est très désolant de s’en prendre aux éducateurs au moment où le dossier algérien sur les droits de l’homme est en débat à l’Onu». Et de marteler: «Par cet acte de mépris à l’égard du corps enseignant, les pouvoirs publics veulent aller au pourrissement.» Le délégué ajoutera qu’»il n’est pas question de baisser les bras» en soulignant que l’heure était désormais à la mobilisation générale jusqu’à ce que les revendications soient prises en considération. Un autre appellera, quant à lui, à une grève illimitée et à un durcissement du mouvement de protestation. La Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique devait ensuite tenir une conférence de presse au siège de l’Unpef pour faire le bilan du dernier débrayage. Le porte-parole de la coordination condamnera l’interpellation de leurs confrères. «Il s’agit tout bonnement, s’est-il exclamé, d’un déni de droit à l’existence d’un syndicat.» Le Dr Merabet estimera, lui, que l’enjeu aujourd’hui est plus les libertés syndicales qu’une histoire de sous. «C’est pourquoi, nous nous battons pour le droit d’exister en tant que syndicat», dira-t-il en plaidant pour un multisyndicalisme officiel. Pour les actions à venir, très prudent sur la démarche à suivre, il espérera un maintien de la protestation. «Les pouvoirs publics veulent nous pousser vers un durcissement, et c’est de leur faute s’ils ferment les portes du dialogue», dira-t-il à ce propos. Les états-majors de la coordination se réuniront dans les prochains jours pour décider des actions à venir. En tous cas, souligne M. Merabet, la majorité des syndicats sont décidés à aller vers des assises nationales dans la Fonction publique, avec pour objectif, explique-t-il, de créer un espace parallèle à celui de la centrale syndicale. Pour sa part, Le Dr Yousfi du SNPSSP estimera que tout reste possible, allusion faite à un durcissement du mouvement de la protestation, mais tout dépendra de la décision de la base. Même s’il en appréhende toutefois le manque de maturité syndicale quant à la constitution d’un front uni à l’avenir. De son côté, le président du SNAPEST, Meziane Meriane, regrettera le niet catégorique des pouvoirs publics à leurs sollicitations, en reconnaissant que ceux-ci ne sont pas prêts à les recevoir avec des fleurs. Meriane interpellera enfin les partis politiques sur ce qui se passe. Abed Tilioua


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