Algérie

Il chante tout seul



Il chante tout seul
Ils arrivent, produisent des discours, promettent que cette fois sera la bonne, procèdent à quelques nominations, disent que l'industrialisation du pays va désormais être une donnée concrète, puis reprennent les mêmes stratégies que les précédents qui disaient la même chose. Il y a même eu des assises industrielles et le chef du gouvernement n'en a pipé mot. L'impression est que le ministre de l'Industrie travaillait tout seul, dépendant exclusivement du Président et qu'il n'avait rien à voir avec le chef du gouvernement. Alors , à chaque fois que l'on jette un regard sur l'économie, on ne manque pas de se rappeler de tout ce qui était annoncé comme futures réformes et de faire bien sur le constat qu'en réalité, ce ne furent que des élucubrations. Convergences d'intérêts entre universités et entreprises, exploitation des brevets nationaux, pôles d'excellence, pôles de compétitivité, rapprochement des universités, des entreprises et des territoires dans ce qui peut être une large convergence. On passe toujours des ébauches de solution à des convictions qu'en fin nous tenons " la " solution, puis à des promesses, puis à des projections dans les discours puis ?plus rien. Pendant un bout de temps, on parlait des investisseurs étrangers qui sûrement allaient venir. Ils ne sont pas venus. On a cru comprendre même que le précédent ministre allait renouer avec la formule du produit en main, des clés en main, et replacer l'économie nationale dans l'accession à la possession d'entreprises, De telles méthodes peuvent-elles faciliter la maîtrise de la technologie et du savoir-faire' On ne refait pas l'histoire. Cependant, si les investissements étrangers se raréfient, et que les pouvoirs publics ne peuvent faire recours qu'à la dépense publique, que devra faire l'Etat ' Recourir encore aux mêmes méthodes clés en main et produits en main ' Si non, quoi faire ' La maîtrise de la technologie et l'acquisition du savoir-faire doivent-elles encore passer par les mêmes voies ' Seraient-elles possibles sans le recours aux seules expériences vécues et sans, à nouveau, investir dans la recherche appliquée' Qui doit financer la recherche appliquée ' Serait-ce vraiment un gaspillage inutile, avéré, quand il est enregistré qu'en peu d'années les dépenses consacrées à la recherche et développement aux Etats-Unis, augmentaient de 5,4% annuellement, de 3,7% pour l'UE et de 2,8% pour le Japon' Serait-ce vraiment un gaspillage de finances dans le secteur de l'Enseignement supérieur en relation avec les entreprises quand on aborde le chapitre de la recherche et qu'on dénombre presque un million de chercheurs en Chine et que pour ce qui concerne le nombre de chercheurs, ce pays vient en deuxième position après les Etats-Unis' Ainsi, au regard des dépenses affectées à la recherche et du niveau de développement, le constat est évident qu'il y a une relation étroite entre la recherche et le niveau de développement des pays. Cela donc n'est pas un hasard que les pays dont les économies sont les plus développées, sont justement ceux qui investissent relativement beaucoup dans la recherche. Cela n'est pas un hasard, non plus, que le budget consommé dans chacun de ces pays est des plus importants. Quand on parle de mise à niveau des entreprises, la tendance générale est à l'intégration de l'idée selon laquelle il faudrait développer les questions de management et de rationalisation des dépenses et de réduction des coûts pour favoriser la compétitivité. On parle également d'économie de la connaissance, de l'intelligence économique, du rapprochement entre l'entreprise et l'université dans le cadre de la création des pôles de compétitivité ou de développement. Cependant, comment concevoir la coopération entre l'entreprise et l'université si la première n'est pas dotée d'un budget "R&D", qu'elle ne dispose pas de structures de recherche, qu'elle ne juge pas prioritaire de recruter des chercheurs. La recherche pourquoi' Le développement de la recherche dans les entreprises peut, au moins, attirer les investisseurs. Pour le moment, du fait que le patronat algérien et les entreprises publiques nationales ne semblent pas avoir accordé assez d'attention à la R &D, et du fait également qu'il n'y a pas de bousculade au niveau du dépôt des brevets, il y a le risque que notre économie ne se modernise pas assez et qu'on continue à être consommateurs de technologies qu'on ne peut pas adapter pour être réellement compétitifs.




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