Algérie

Il avait côtoyé Slimane Azem, Dahmane El Harrachi et Farid Ali : Le chanteur Belkhir Mohand Akli quitte la scène


Le chanteur kabyle Belkhir Mohand Akli est décédé vendredi soir à l'âge de 69 ans des suites d'une longue maladie. Il quitte la scène sans faire de bruit, lui qui a vécu modestement, préférant la discrétion aux feux de la rampe.Le défunt artiste originaire de Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a commencé à composer depuis le début des années 1970, une période où il était difficile de se faire un nom parmi les monstres sacrés de la chanson kabyle de l'époque.
Durant son long et riche parcours artistique, Belkhir Mohand Akli a su s'imposer par son style atypique et ses poèmes sur des sujets de société.
Parmi ses tubes les plus connus, on peut citer Tumiînt metfetusine (La femme aux doigts de fée), dans lequel il loue le courage de la femme kabyle et ses qualités intrinsèques, Attan, l'hymne à la joie et à l'amour de la fille du pays natal, lfiraq (La séparation), Tavratt, Sidi Hend Abudali, en hommage à un vénérable cheikh de sa région natale. Le défunt a produit six albums aboutis qui rappellent les années d'or de la chanson kabyle. En 1988,
Belkhir est victime d'un AVC ayant paralysé sa main gauche. Cloué au lit, affaibli par la maladie et sans ressources financières, le défunt a vécu les dernières années de sa vie dans le dénuement. «L'artiste est marginalisé dans notre pays. Nous sommes abandonnés à notre triste sort», confiait-il à qui voulait bien l'entendre.
En 2018, le cinéaste Younes Boudaoud avait lancé un appel aux artistes kabyles pour organiser une collecte de solidarité à ce chanteur qui a marqué son temps. L'association culturelle kabyle «Tamurt», en partenariat avec des radios communautaires (radio Canut, radio Pluriel, radio Ondaine et radio Tiziri) avaient organisé en 2018 un événement musical de solidarité en faveur de cet artiste et poète.
Très apprécié de tous pour sa créativité et son humilité, Belkhir Mohand Akli laisse derrière lui l'image d'un artiste complet ayant défendu sa langue et sa culture. Boudjema Rabah, animateur à la Chaîne II, spécialisé dans la chanson kabyle ancienne témoigne : «Le chanteur Belkhir Mohand Akli vient de nous quitter à l'âge de 69 ans, suite à une longue maladie. J'ai eu l'occasion d'enregistrer une émission avec lui sur son parcours artistique, qu'il a commencé en 1964 et en 1969. Il a participé à l'émission des amateurs à la radio Chaîne II animée par le défunt Cherif Kheddam.
En 1973, il a enregistré son premier disque 45 tours. En 1978, il est parti en France par bateau dans lequel il a composé sa célèbre chanson A Sidi Hend Aboudali. Le répertoire de Belkhir Mohand Akli était riche de très belles chansons, telles que Tum3int tfetusin, ufightt di tesga tettru, tin hemlagh tejayi,s idi hend abudali», écrit Boudjema Rabah sur sa page Facebook.
Pour la directrice de la culture, «un grand artiste nous quitte ce soir, une perte pour notre culture. La voix de Belkhir Mohand Akli continuera de résonner. Un artiste ne meurt jamais», résume Nabila Goumeziène.
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