Algérie

Il annonce des mesures



Le ministre a également indiqué que le travail d’investigation se poursuit toujours au niveau
de ses services, pour situer les responsabilités. Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, s’est exprimé hier sur les émeutes qui ont éclaté récemment à Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, dans le sud du pays. En marge des assises de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui se tiennent au Palais des nations, il a révélé que “la priorité est au retour à la sérénité à Berriane”, en ajoutant plus loin : “Hier (dimanche) et aujourd’hui (lundi), la situation est restée calme.” Le ministre a également indiqué que le travail d’investigation se poursuit toujours au niveau de ses services pour situer les responsabilités. À la question relative à l’instrumentalisation éventuelle de la colère des jeunes de Berriane par certains milieux, l’intervenant a répondu : “La question est posée.” Il a cependant affirmé que ce sont des “bandes de quartier encagoulées qui ont déclenché les émeutes”, avant que celles-ci ne se propagent à travers la wilaya. Nourredine Zerhouni a, par ailleurs, démenti catégoriquement la rumeur faisant état de la révocation du wali de Ghardaïa. Selon lui, le wali n’a pas été démis de ses fonctions puisqu’il “travaille bien”. De plus, a-t-il précisé, les émeutes ne sont pas le fait de la cherté des produits de consommation. “Les prix (des produits) sont chers, mais les revenus sont de plus en plus importants”, a soutenu le ministre de l’Intérieur, en insistant sur l’“amélioration”  du niveau de vie et de la consommation des Algériens, même s’il demeure encore “insuffisant”. D’ailleurs, il a rejeté, dans ce cadre, le chiffre de 12 millions d’Algériens vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Le ministre a laissé entendre que la cause des émeutes est à rechercher du côté des jeunes, quoique le malaise juvénile se pose dans toutes les sociétés, en particulier les pays émergents ou en transition. Il faut savoir que le calme régnait depuis dimanche matin à Berriane après les affrontements entre jeunes survenus ces dernières 48 heures, alors que des arrestations ont été opérées parmi les manifestants. Ces émeutes, qui ont débuté tôt vendredi, ont fait deux morts, une trentaine de blessés et des dégâts matériels. À l'origine, plusieurs individus encagoulés ont procédé à la destruction de biens privés (habitations, commerces et véhicules), et agressé des usagers de la RN1. Un agent de police, “se sentant en danger, a fait usage de son arme, après des tirs de sommation, blessant un citoyen” qui a succombé à ses blessures à l'hôpital. La DGSN a dépêché vendredi une équipe d'experts de l'Inspection générale de la Sûreté nationale pour enquêter sur le décès du citoyen, touché par une balle tirée par un policier lors d'affrontements entre jeunes de cette localité. Un septuagénaire a été mortellement touché samedi par un projectile lancé par des manifestants, selon une source hospitalière. Transporté à l’hôpital Tirichine de Ghardaïa, il a succombé à ses blessures après avoir reçu un objet contenant des produits ferreux sur la tête et une partie du corps. Suite à ces incidents, neuf personnes ont été placées sous mandat de dépôt et deux ont bénéficié d’une citation directe à comparaître le jour du procès pour “attroupement armé sur la voie publique, destruction de biens d’autrui et coups et blessures”. Le ministre de l’Intérieur, M. Zerhouni, a en outre abordé la problématique de l’échange des prisonniers entre l’Algérie et la Libye qui se fera, selon lui, “dans un cadre légal et dans le respect des lois des deux pays”. Aussi a-t-il annoncé le règlement de ce problème qui affecte notamment les familles des détenus, en soulignant : “On va rapatrier les Algériens en Algérie, la procédure sera la même chose pour les Libyens.” À propos du phénomène du terrorisme, M. Zerhouni a souligné que les groupes terroristes “essayent de s’organiser” et c’est la preuve, a-t-il relevé, que “là où les forces de sécurité sont intervenues, les terroristes se sentant en difficulté fuient ces régions”.


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