Il aide sa femme malade à mourir

Euthanasie ou «acte de compassion» «Je reconnais les faits, mais ce n’est pas un meurtre, c’est un acte de compassion». Morten Jensen a expliqué hier devant la cour d’assises du Maine-et-Loire pourquoi il avait aidé à mourir sa femme de 29 ans, en phase terminale d’un cancer. «Emmanuelle était mon grand amour et elle l’est encore», a-t-il déclaré, les larmes aux yeux. M. Jensen, Danois de 37 ans, est accusé d’homicide volontaire pour avoir, le 11 janvier 2003, mis fin aux souffrances de son épouse en augmentant les doses de morphine et de Tranxene qu’elle recevait sous perfusion. Atteinte depuis l’année 2000 d’un cancer qui s’était généralisé, et hospitalisée en novembre 2002, la jeune femme était tombée début janvier dans un coma réactif dont elle ne sortait que pour gémir de douleur. Son état était «désespéré» et elle n’avait selon le médecin légiste que «quelques jours» à vivre. Emmanuelle avait fait part à sa sœur de sa volonté de mourir. Un après-midi, Morten Jensen s’est allongé à côté d’elle, pour qu’elle sente sa présence, mais elle ne réagissait plus. «Elle avait cessé de lutter», a-t-il expliqué. Il a alors ouvert la perfusion, après avoir étalé des pétales de rose autour de sa femme et lui avoir mis dans les bras une peluche porte-bonheur. Il a ensuite lui-même avoué son geste aux infirmières.