Algérie

Il accuse le président de la République d'accaparer tous les pouvoirs Le réquisitoire de Rebaïne



Il accuse le président de la République d'accaparer tous les pouvoirs                                    Le réquisitoire de Rebaïne
Le numéro un du parti AHD-54, Ali-Fawzi Rebaïne, n'est pas allé hier par le dos de la cuillère pour fustiger les dirigeants du pays. Dans une conférence de presse tenue hier à son siège national à Alger, Ali-Fawzi Rebaïne n'a pas manqué de décliner les 'tares" du système. Il en voudra pour preuve la lutte contre le commerce informel : 'Au lieu de s'attaquer aux barons de l'informel qui gravitent à la périphérie du pouvoir, ce sont des milliers de jeunes qui se retrouvent du jour au lendemain sans travail. Faute d'une solution appropriée, on nous a toujours affirmé que le commerce informel était toléré parce qu'il constituait une 'soupape". Que s'est-il passé pour qu'on en vienne, ainsi, avec des bulldozers à tout raser '".
Pour Ali-Fawzi Rebaïne, cette décision est d'autant inexplicable que l'Algérie n'a pas d'économie digne de ce nom. S'agissant de la participation de sa formation politique aux prochaines élections locales du 23 novembre prochain, il se montrera plutôt réservé en conditionnant celle-ci par une transparence et une indépendance notamment de la part de l'administration et de la justice. Et pas seulement. Revenant, en effet, sur le dernier scrutin qui a été, selon lui, entaché par une fraude massive, il estimera que 'nos dirigeants sont devenus, à cette occasion, la risée du monde entier. Le ministère de l'Intérieur chargé des élections n'est pas au sens propre une institution souveraine puisque tous les pouvoirs dans ce pays sont accaparés par le président de la République. Les observateurs internationaux l'ont d'ailleurs remarqué. Espérons seulement qu'il n'y aura pas un nouveau discours de Sétif", a-t-il ironisé. Refusant d'évoquer par l'affirmative ou la négative sa participation au prochain scrutin, Rebaïne a préféré surtout s'attarder sur les dernières législatives qui, faut-il le rappeler, ne lui ont pas très bien réussi. D'où ses appréhensions : 'Tout le monde fraude en Algérie, l'administration, la justice et même l'armée. Saviez-vous que les magistrats qui ont participé aux commissions électorales ont tous touché des indemnités ' Saviez-vous qu'à Illizi le FLN a obtenu sur 3 278 voix, 3 000 provenant des rangs de l'armée. Si vous ôtez ce chiffre, l'ancien parti unique n'aurait même pas pu disposer des 5% de voix requis".
Revenant ensuite sur la polémique de l'interruption du processus électoral en 1992 et sur les révélations de l'ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, Ali-Fawzi Rebaïne demande à Abdelaziz Belkhadem et à Abdelkader Hadjar, nommément cités, d'avoir le courage politique de répondre aux accusations du général à la retraite. 'Ils disposent pour cela de la plus forte coalition parlementaire dans le pays, chiche !" Interrogé par ailleurs sur l'assassinat du diplomate algérien Tahar Touati au Mali, il estimera que ce dernier est surtout victime de la diplomatie algérienne : 'L'Etat doit protéger son peuple et ses représentants", a-t-il déclaré avant d'évoquer, contre toute attente, le conflit libyen pour lequel il aurait souhaité une intervention armée de l'Algérie aux côtés des rebelles libyens actuellement au pouvoir.
M.L


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