Algérie

Il accuse l'institution militaire de "mensonges" et de "manipulations" Djaballah demande l'application de l'article 88 de la succession



Il accuse l'institution militaire de
Depuis l'agrément de son parti, le Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah pense gagner ses éperons en politique. Il s'en est pris ouvertement à l'institution militaire, El-Askar, selon son expression, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti, hier, à Alger.Pour lui, tout régime militaire "est un système de corruption et de tyrannie", a-t-il accusé, avant de s'en prendre directement à l'institution militaire algérienne qu'il accuse de "mensonges" et de "manipulations". "Ce qu'ils ont fait en arrêtant le processus électoral en 1992 est un crime contre la démocratie", a-t-il encore ajouté, soulignant que "le prétexte qu'ils ont inventé, selon lequel les islamistes usent de la démocratie pour l'interdire ensuite, est un pur mensonge". Djaballah est convaincu que "les agissements" de l'armée demeurent les mêmes au jour d'aujourd'hui. Il accuse, par ailleurs, les militaires de "putschistes, d'antinationalistes et d'inhumains".
Fidèle à ses frasques d'antan, Djaballah fait des attaques contre l'ANP une manie, voire une idée fixe. Il a ainsi passé en revue son passé de militant "extrémiste" et informe, à l'occasion, qu'il est "le fondateur des Frères musulmans" en Algérie vers le début des années 1980. "Les services secrets ont enquêté sur moi durant 9 mois, mais en vain", s'est-il réjoui. Pour dire qu'il narguait depuis son jeune âge les autorités, Djaballah s'est exalté en narrant quelques épisodes de son passé de militant et ses probables séjours en prison.
Mêlant à la fois discours politique, théologie, versets coraniques et quelques prêches religieux, Djaballah s'est remémoré ses anciennes formations qu'il a perdues, en endossant la responsabilité aux "moukhabarate" et au ministère de l'Intérieur. "Même Zerhouni a reconnu que c'est le pouvoir qui a fomenté ces coups contre moi", a-t-il dit, accusant au passage la presse de faire le jeu du pouvoir et de ne s'intéresser qu'"aux futilités". "Même le projet de Constitution que j'ai proposé n'a pas été débattu", a-t-il encore dit. Sur un autre plan, il a traité Amara Benyounès, qui a souligné, cette semaine, que le discours radical religieux est révolu "d'ignorant".
Evoquant la situation politique du pays, Djaballah a réitéré la nécessité d'appliquer l'article 88 de la Constitution. Il a estimé que Bouteflika est malade depuis longtemps et "ce sont les autres qui gouvernent en son nom", d'où, a-t-il prédit, "la nécessité de rendre la décision au peuple".
À propos de la présidentielle, même si Djaballah maintient le flou sur sa candidature, qu'il n'exclut pas, il a confirmé que des contacts sont d'ores et déjà entrepris entre sa formation, le MSP et Ennahda, en vue, a-t-il souligné "de dégager un consensus" entre ces formations du même bord politique. La sortie de Djaballah, coïncidant avec les graves développements de la scène politique égyptienne, est nourrie par le ressentiment qu'éprouve le personnage à l'égard des militaires.
Tout en dénonçant, ce qu'il appelle "le coup d'Etat militaire", Djaballah, appelle "ses frères" en Egypte à résister, car "le malheur de leur silence est bien pire que celui que provoquera leur résistance". C'est dire que Djaballah n'est pas loin de soutenir la violence islamiste en Egypte.
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