Oubliées les menaces de rompre avec notre pays pour avoir accueilli des membres de la famille Kadhafi, et c'est plutôt un Moustapha Abdeljalil conciliant, qui apprécie la position humanitaire de l'Algérie, qu'on a vu à Alger.
'Nous apprécions la position humanitaire de l'Algérie d'accueillir les familles, notamment les femmes et les enfants, mais nous restons convaincus qu'elle n'abritera pas ceux qui représentent une menace pour la sécurité de la Libye', a déclaré le président du Conseil national de transition libyen à l'issue de ses discussions avec le chef de l'Etat algérien.
En effet, le chef du CNT, qui faisait référence à la présence pour des raisons humanitaires, sur le sol algérien depuis août dernier, de Aïcha, la fille de feu Mouammar Kadhafi, ses deux frères Hannibal et Mohamed, sa veuve Safia et de nombreux autres membres de cette famille, s'est dit convaincu que l'Algérie les empêchera de menacer la Libye.
C'est un changement de cap notable dans la position de Moustapha Abdeljalil, qui menaçait même de rompre avec Alger, il y a quelques mois, si cette dernière ne remettait pas à Tripoli les membres de la famille de feu Mouammar Kadhafi, auxquels elle avait accordé l'asile. Il a ainsi souligné : 'Nous avons ainsi convenu que ce qui constitue une menace pour la Libye par le financement ou la subversion n'aura pas de place sur le territoire algérien.' Et d'ajouter : 'C'est ce à quoi nous sommes parvenus.' Le président du CNT a indiqué également que 'des conventions juridiques sont prévues à cet effet concernant les personnes qui feront l'objet de poursuites pénales'.
Ceci étant, il y a lieu de relever qu'Alger avait rappelé, en décembre dernier par la voix de son chef de la diplomatie, Mourad Medelci, Aïcha Kadhafi à l'ordre pour la seconde fois depuis le mois de septembre, après l'appel de celle-ci à la révolte des Libyens contre le CNT dans des déclarations à la télévision syrienne Arraï.
Pour rappel, Mourad Medelci avait jugé ces propos 'inacceptables', estimant que la fille du défunt Mouammar Kadhafi, chassé du pouvoir fin août et tué le 20 octobre, ne tenait pas compte de ses 'devoirs' de réserve envers son pays d'accueil.
Tripoli, qui a toujours réclamé le rapatriement de la famille, calme le jeu avec Alger et opte pour le dialogue pour régler ce différend. Le patron du CNT s'est étendu sur 'les relations historiques profondes' des deux pays, soulignant que 'l'Algérie et la Libye partagent la même religion, l'arabité et l'appartenance à l'espace maghrébin'.
Selon un communiqué commun, l'Algérie et la Libye ont convenu à Alger d'établir une coopération sécuritaire pour protéger leurs frontières et lutter contre le terrorisme, chacun des deux pays s'engageant à éviter que son sol soit utilisé pour menacer la sécurité de l'autre. La même source indique aussi que les deux pays ont affiché 'leur ferme volonté d'établir une coopération sécuritaire globale à même de garantir la sécurité de leurs frontières, préserver leurs intérêts et accroître leurs capacités pratiques pour faire face au terrorisme'.
Cette coopération s'étendra à la lutte contre le crime organisé, le trafic d'armes et de drogue, la migration clandestine et à la contrebande, ajoute-t-on.
M T
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Posté Le : 18/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merzak Tigrine
Source : www.liberte-algerie.com