Algérie

Il a réinventé l'Algérie qui gagne



Même si, en football, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain, la prestation de l'équipe nationale a Banjul a laissé apparaître des signes de changement vers le mieux qui ne trompent pas.Au-delà du résultat technique, positif à plus d'un titre dans la mesure où il ouvre grandes les portes de la qualification au prochain tour aux Verts, c'est surtout cette philosophie de jeu inculquée par Vahid Halilhodzic à ses sélectionnés qui a soufflé ce vent du changement attendu et tant espéré.
Sur une terre hostile où elle avait mordu par deux fois la poussière, l'EN a, pour une fois, joué pour la gagne et rien d'autre. Et pour une fois, elle a gagné, et même plus.
Désavantagés par un trio malien qui a officié comme aux plus sombres heures du fameux arbitrage-maison typiquement africain et mis à mal par un terrain qui ne sied aucunement à la pratique du sport de haut niveau mais qui confirme que sur le continent noir le bricolage a encore de beaux jours devant lui, les Verts ont fini par imposer leur loi, celle du jeu. Celle de l'offensive comme l'avait revendiqué et réclamé oralement Vahid Halilhodzic qui a, ainsi donc, mis à exécution sur le terrain de la vérité, ses idées portées vers l'avant. En lançant, dans ce qui s'annonçait comme une gigantesque bataille physique, deux attaquants très mobiles, Aoudia et Matmour, soutenus par deux meneurs-manieurs de ballon que sont Feghouli et Kadir, eux-mêmes épaulés par deux autres patrons techniques dans l'entrejeu comme Guedioura et Lacen, capables d'allier un énorme travail de sape et une très propre relance, le sélectionneur national n'a laissé planer aucun doute sur ses velléités offensives.
Cela a payé. Car même en encaissant un but un peu contre le cours du jeu, les poulains d'Halilhodzic ont réussi un double pari. Recoller au score puis prendre l'avantage, chose qui n'est plus arrivée aux Verts depuis une éternité. Cela dénote d'une force de caractère retrouvée qui réconcilie cette EN de nouveau conquérante avec son impressionnante et si fervente assise populaire, ce qui n'est pas sans rallumer la flamme de la passion comme dans un passé assez récent et raviver les beaux souvenirs du début de la campagne éliminatoire du Mondial et de la CAN-2010 lorsque les millions d'Algériens s'étaient épris de cette sélection attachante, séduisante, combattive et qui ne lâche rien.
Mais au beau milieu de cette euphorie des lendemains d'importantes victoires, un brin de lucidité imposait déjà de réfléchir à la meilleure manière d'effacer, du futur de la sélection, ce petit bémol qu'est cette perte de vitesse, d'explosivité et de réaction d'une charnière centrale Bougherra-Yahia qui a beaucoup perdu en efficacité défensive, comme en atteste l'action qui a amené le but des Gambiens.
En bon capitaine, Antar Yahia se serait lui-même aperçu qu'il n'avait désormais que le nom de cet impitoyable arrière-central qui, après avoir été pris aussi naïvement par un attaquant inconnu d'un sans-grade du continent, risque forcément de ne pas être capable de tenir la baraque derrière face à une sélection plus complète, comme le Mali par exemple.
Surtout que, si, offensivement, ils n'ont pas été les plus persuasifs de l'équipe par la faute certainement de consignes précises et aux finalités bien connues, les arrières-latéraux Mesbah et Cadamoro ont, de leur côté, fait le job sur un plan purement défensif, d'où l'urgence et la nécessité de rééquilibrer l'axe défensif de la sélection afin de gagner un bloc en assurance et en imperméabilité.
Et s'il a trouvé en Adlène Guedioura un véritable patron au milieu avec sa belle palette physique, technique et tactique, ce qui nous changera un peu des errances et des approximations d'un désormais inutile Lemouchia, ainsi qu'en Sofiane Feghouli le prototype-même du meneur à l'ancienne qui allie technicité et efficacité, le sélectionneur national Vahid Halilhodzic, en technicien chevronné, sait toutefois mieux que quiconque que le plus dur est certainement à venir. Surtout qu'en football, la vérité d'un match n'est pas forcément celle du suivant.
R B


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