Algérie

Il a purgé sa peine de six mois de prison ferme : Le journaliste tunisien Ben Brik libéré



Taoufik Ben Brik retrouve la liberté après six mois de prison. Le journaliste et opposant tunisien a été libéré, hier matin, après avoir purgé l'intégralité de la peine à laquelle il avait été condamné le 26 novembre 2009 en première instance et le 30 janvier 2010 en appel pour avoir « agressé » une femme d'affaires. Une affaire que ses avocats ont qualifiée de « politique ». Dans sa première déclaration à l'AFP, Taoufik Ben Brik a annoncé qu'il ira dans les jours à venir en France pour revoir tous ceux qui l'ont soutenu : « Je suis de nouveau libre et je compte aller à Paris avant le 3 mai pour fêter avec mes amis la Journée mondiale de la liberté de la presse. Je vais revoir mes amis, tous ceux qui m'ont soutenu, mon avocat maître (William) Bourdon et mes éditeurs. » Son séjour en prison, il compte l'immortaliser dans un ouvrage en préparation. Le journaliste a assuré, dans ce sillage, qu'il ne renoncera pas à l'écriture. « Face à la prison, je n'ai que le calame », a-t-il dit. « A sa sortie de prison à 6h (5h GMT), il a été escorté par des policiers à mi-chemin avant que ses frères ne viennent le ramener à la maison. Il est en ce moment épuisé, mais il a le moral intact », a raconté, hier, son épouse Azza Zarad, jointe par téléphone. L'épouse de ce grand militant de la démocratie n'a pas caché sa joie de retrouver son mari, même si, dit-elle, « on est loin du bout du tunnel ». « Notre maison a été encerclée par la police dès la sortie de Taoufik de prison. Mais cela n'a pas empêché ses amis, ses avocats et des militants des droits de l'homme de venir lui rendre visite », a-t-elle indiqué.Selon elle, Taoufik reste toujours attaché à ses idéaux et la prison n'a fait que renforcer son engagement et sa détermination à poursuivre le combat pour la liberté et la démocratie. « Ceux qui l'ont emprisonné se retrouvent, eux-mêmes, condamnés dans leur propre prison. Car, personne ne pourra arrêter Taoufik », a-t-elle souligné. Mme Azza Zarad estime que « les militants pour la démocratie en Tunisie sont malheureusement otages des puissances occidentales, complices par leur silence de la terreur instaurée dans le pays par le régime du président Ben Ali ». De son côté, Jalel Zoghlami, avocat interdit d'exercice, a exprimé son « soulagement » après la libération de Taoufik, son frère. Opposant notoire et téméraire, Taoufik Ben Brik avait publié plusieurs articles critiques sur le président Zine Al Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et qui a été réélu en 2009 pour un autre mandat. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Jean-François Julliard, a exprimé, lui aussi, son soulagement après la libération du journaliste. Il a cependant rappelé, dans un communiqué repris par l'agence de presse britannique Reuters, que « ces six mois de détention étaient six mois de trop, tant il est évident que Taoufik a été victime d'une affaire montée de toutes pièces, payant ainsi le prix de sa liberté de pensée ».


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