Bettencourt, Karachi, Kadhafi...Devenu depuis le 15 juin, un mois après la fin de son mandat, un justiciable ordinaire, l'ex-président français Nicolas Sarkozy pourrait avoir très vite rendez-vous chez les juges. Le ballet a déjà commencé avec une plainte d'un parent d'une victime dans l'affaire 'Karachi".
Les juges sont en embuscade pour de multiples casseroles qu'il a traînées durant son quinquennat. Il les avait, par ailleurs, affrontés et il avait même mis au placard certains d'entre eux. Des juges qui ont néanmoins montré leur détermination face à son prédécesseur Jacques Chirac, condamné en décembre 2011 à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris. Les dossiers judiciaires de Sarkozy sont lourds. D'abord, ceux 'secondaires" dans lesquels des plaintes ont été déposées nommément contre lui. Mediapart, un journal en ligne qui ne l'avait jamais ménagé, l'a ainsi attaqué fin avril pour dénonciation calomnieuse, après que lui-même eut poursuivi le site d'information pour faux suite à la publication d'un document portant sur un éventuel financement de sa campagne de 2007 par l'ex-leader libyen Kadhafi. Le père d'Abel Chennouf, tué à Montauban par Mohammed Merah, l'a également attaqué pour non-assistance à personne en danger, considérant que le meurtre de son fils aurait pu être évité. Le père de Merah a également intenté des poursuites pour l'assassinat de son fils par le Raid à Toulouse, la veille du premier tour des présidentielles. Sarkozy est visé aussi par une plainte pour violation de la présomption d'innocence par les avocats d'Yvan Colonna, un nationaliste corse qu'il a qualifié à plusieurs reprises d'assassin du préfet Erignac alors que sa condamnation n'est pas définitive à ce jour. La plainte bloquée depuis 2009 pourra désormais suivre son cours. Plus aggravant, son nom est également apparu dans plusieurs affaires politico-financières. Ce qui faisait dire en mars dernier à Ségolène Royale, sa malheureuse concurrente en 2007 : 'Il a peur parce qu'il va perdre son immunité présidentielle, et on connaît tous les problèmes de corruption qui ont émaillé ces cinq années". Les dossiers lourds : le financement de sa campagne de 2007 par la richissime Bettencourt et le colonel Kadhafi et celui de la campagne de 1995 d'Edouard Balladur, son mentor politique et dont il était ministre du Budget et porte-parole de campagne, par le biais de possibles rétro-commissions versées dans le cadre de contrats de vente d'armes avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite (affaire Karachi). Le dossier le plus immédiatement menaçant pour l'ex-président est l'affaire Bettencourt. Le juge Jean-Michel Gentil se frotte les mains : il pourra convoquer l'ex-président vue d'une éventuelle mise en examen. Autre source de financement de sa campagne de 2007, plus aggravante : Mouammar Kadhafi. Les interrogations datent de l'interpellation directe de Nicolas Sarkozy par Saïf al Islam Kadhafi, le fils du Guide suprême assassiné dans des conditions troubles et inhumaines par la rébellion libyenne, alors que, cerné, il pouvait être capturé vivant et traduit devant la Cour pénale internationale. Mediapart a enfoncé le clou en dévoilant un document prouvant que Kadhafi avait donné son accord pour financer la campagne de Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros.
Une audition de Nicolas Sarkozy par les juges dans ce dossier paraît une suite probable. Comme dans l'affaire Karachi. Et pour boucler la boucle, voilà qu'une élue de son propre parti l'accuse de 'comportement à la DS-K" durant l'exercice de sa fonction présidentielle ! Face à ce déluge d'affaires, Nicolas Sarkozy a crié à la manipulation politique et aux boules puantes. Mais, aujourd'hui, la justice a les mains libres pour en juger.
D. B
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Posté Le : 20/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com