Hier sur les ondes de la Radio Internationale, Karim Tabou a justifié sa longue absence par la «fermeture» de l'espace public aux partis de l'opposition. Le premier secrétaire du FFS a même menacé à plusieurs reprises de quitter le studio si la journaliste «manque encore de respect» à Da El Hocine.
«Les Algériens savent que Hocine Aït Ahmed est à Lausanne (Suisse) mais ne savent pas où se trouve le président Bouteflika, si c'est à l'hôpital, en France, ou on ne sait où !», s'emporte-t-il pour dire qu'un leader politique peut diriger son parti à partir de l'étranger. De même qu'il n'a pas manqué de faire remarquer à la journaliste que diriger le parti depuis 48 ans ne peut être assimilé au règne de Mouammar Kadhafi (42 ans). «Je refuse cette comparaison. Je n'ai pas accepté de participer à l'émission pour assister au manque de respect à la personne d'Aït Ahmed. Aït Ahmed a libéré un peuple, Kadhafi, lui, a écrasé son peuple.» En tout cas, la journaliste n'a pas tenté la comparaison, elle lui a demandé de faire brièvement le bilan d'action du FFS depuis sa création. Il justifiant son absence sur le terrain il dira : «Nous subissons l'interdit et la censure. Moi, je suis choqué du motif que la télévision m'a avancé pour me refuser un direct. Pour des raisons techniques, dites-vous ! C'est une insulte à l'égard de l'opinion publique.» Mais il se propose de faire seulement un diagnostic : «Il faut qu'on fasse le diagnostic d'abord. Le régime a peur du changement. Il empêche ainsi l'évolution de la société. Le pouvoir s'organise contre la société. Il renforce la police. Les pharmaciens, les enseignants, les chômeurs et les étudiants qui ont manifesté ont été confrontés à une répression sauvage. C'est un pouvoir qui défie la communauté nationale et ment à l'opinion publique internationale. Oui, les réformes annoncées sont un mensonge.» Karim Tabou ne s'est pas arrêté-là. Pour lui, le système a cassé les partis politiques, la société civile et même les partis au pouvoir. C'est que, ajoute-t-il, il n'a même pas été capable de se restructurer lui-même. Que devons-nous faire pour sortir de cette crise ' «C'est simple, arrêter ce mensonge et écouter les Algériens, c'est ça le changement. Le FFS est un parti qui a un ancrage dans la société et qui évolue au rythme de cette société. Notre fierté est de voir des citoyens partager nos idées», réplique-t-il. Par ailleurs, à en croire Karim Tabou, le FFS ne participera peut-être pas aux prochaines joutes électorales. «La participation aux élections n'est pas une décision à prendre comme ça. Ce n'est pas un problème de calendrier. Il ne sert à rien de changer le décor si les pratiques ne changent pas. Tous les Algériens savent que les élections sont organisées en deux tours. Les décideurs votent lors du premier tour avant le carnaval populaire.» Et sur le plan économique et social ' «Nous avons toujours dit qu'il n'y aura pas de décollage économique avant l'installation d'institutions politiques démocratiquement élues», avance-t-il. Qu'en est-il du programme économique du FFS ' «Ce n'est pas notre sujet aujourd'hui», rétorque-t-il. «Venez demain, nous parlerons de votre programme économique», suggère l'animatrice. Tabou s'engage publiquement à venir avant de se rétracter, sur-le-champ. «Je suis d'accord pour le principe, nous discuterons des modalités après.» L'émission s'est terminée en queue de poisson.
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Posté Le : 16/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L H
Source : www.lesoirdalgerie.com