Il a été inauguré par Sid-Ahmed Ferroukhi Un centre-pilote conchylicole à Bou Ismaïl

L'ex-ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdellah Khanafou, lors de la visite du site de Bou Ismaïl en mars 2011 avait cependant estimé que la réalisation d'un tel centre-pilote était une dépenses inutile.
Ce projet qui accuse déjà un retard d'une décennie a finalement vu le jour, mardi dernier, lors de la visite du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques à Bou Ismaïl. Relevant du Centre national de recherche et du développement de la pêche de Bou Ismaïl, le centre-pilote de l'élevage de moules et huitres, qui s'étendait sur une superficie de deux hectares, a fait l'objet d'une extension de cinq autres en pleine mer. Ce centre est doté d'un matériel moderne, composé, entre autres, de trois laboratoires d'analyse en histologie, en microbiologie et en chimie, d'une chambre froide, d'une station de pompage d'eau de mer, d'une salle de formation et d'expérimentation, d'une chaîne d'élevage de 200 m. Cet établissement a coûté à l'Etat la bagatelle de 90 millions de DA. Sa capacité de production est estimée à plus de 50 tonnes de bivalves par année, a indiqué un cadre. Selon une source du ministère, il s'agit, en fait, d'un pôle de recherche d'une haute technologie dont l'objet consiste à développer la filière aquacole par les chercheurs algériens. A cette occasion, M. Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche, a lancé un appel clair aux opérateurs désirant investir dans ce créneau, et ce, en se rapprochant du centre pour bénéficier d'une formation au préalable dans ce domaine, s'ils veulent bien sûr faire aboutir leurs projets. A ce titre, le ministre a rappelé que les préqualifiés sont appelés, au départ, à déposer leur projet technique au niveau du centre, et ce, dans le but de bénéficier du titre de la validation du projet pour passer à la dernière phase : la formation scientifique et technique assurée par pas moins de 50 chercheurs du CNRD. Dans le même ordre d'idées, le premier responsable du secteur, à l'issue de sa visite, a mis l'accent sur l'aménagement de 70 autres sites localisés sur le littoral algérien dans un futur proche où seraient implantées des exploitations aquacoles. Cependant, il est utile de rappeler que l'ex-ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques M. Abdellah Khanafou, lors de la visite du site de Bou Ismaïl en mars 2011, n'a pas caché son opposition quant à la réalisation d'un tel centre. Pour Khanafou, il s'agit de dépenses inutiles, puisque, selon lui, les chercheurs algériens n'ont pas donné d'importance même aux établissements opérationnels, comme celui de Boumerdès pour développer ce créneau porteur. D'autre part, certains spécialistes en la matière s'interrogent sur le lieu de l'assiette du centre-pilote de conchyculture de Bou Ismaïl, qui est trop pollué à cause du déversement des tonnes de produits chimiques au quotidien en mer en provenance de la zone industrielle de Bou Ismaïl. Cette situation critique qui a été mise dans l'agenda du ministre lors de l'inauguration du centre pourrait freiner la réussite du projet trop coûteux, si des solutions adéquates ne sont pas trouvées au problème de la pollution.
B. B