Algérie

Il a choisi le cimetière d'El-Alia pour l'annoncer



Il a choisi le cimetière d'El-Alia pour l'annoncer
Encore un candidat qui jette l'éponge avant même la confirmation des candidatures retenues. Après Soufiane Djilali de Jil Jadid, qui a décidé de ne pas prendre part aux joutes électorales d'avril, Kamal Benkoussa lui emboîte le pas et annonce, lui aussi, son retrait de la course à la présidentielle. M. Benkoussa a choisi un lieu symbolique pour porter à l'opinion publique sa décision. En effet, c'est au cimetière d'El-Alia qu'il a rendu hommage aux martyrs et aussi annoncé son retrait. C'est avec amertume, certes, mais aussi avec courage et conviction, que le jeune universitaire s'est rendu à El-Alia, où sont enterrés la plupart des hommes qui ont marqué l'histoire du pays, pour dire ses vérités, à travers un discours, sans concessions et surtout sans artifices sur la prochaine élection. "Je me présente aujourd'hui devant vous pour vous annoncer le retrait de ma candidature à cette élection présidentielle jouée d'avance et totalement fermée. L'Algérie traverse une période d'instabilité majeure, c'est un moment charnière de son histoire. Jamais elle ne s'est retrouvée dans une telle impasse politique et économique. Jamais elle n'a été aussi fragile depuis son Indépendance en 1962. L'heure est grave et je mesure l'urgence de la situation." C'est en ces termes que le désormais ex-candidat à l'élection présidentielle d'avril a entamé son discours.Le jeune candidat a estimé que "cette élection présidentielle aurait pu apporter cet élan d'espoir tant attendu pour une réelle réconciliation entre l'Etat et le peuple". Mais "il semblerait que l'équilibre des pouvoirs, si cher à leur c?ur, ne permette pas un réel changement démocratique en Algérie".Sur ces équilibres, M. Benkoussa interpelle les décideurs et les interroge : "Equilibre de pouvoir, pouvoir sur qui, pouvoir sur quoi '" Il a tenu, tout de même, à apporter sa propre réponse à son interrogation, en soulignant que "si équilibre de pouvoir il y a, cela ne peut être qu'entre vous, car aujourd'hui, notre peuple est plus que jamais libre et il revendique haut et fort ses droits de citoyens et ses libertés fondamentales". Kamal Benkoussa a fini par tirer des conclusions. Nul ne peut dire qu'elles sont hâtives puisque le jeune candidat a annoncé son engagement dans la course depuis plusieurs semaines, mais la volonté du début et l'enthousiasme qui l'animaient ont fini par laisser place à l'incertitude et aussi à la déception. "Finalement, cette élection présidentielle est symptomatique de l'impasse dans laquelle vous vous inscrivez. À force de gérer l'urgence, vous en avez oublié l'essentiel : le peuple algérien", a-t-il déclaré, ajoutant, toujours à l'adresse des décideurs, qu'aujourd'hui, "le peuple vous dit non au 4e mandat et vous demande de cesser d'insulter sa dignité. Il vous demande de le respecter. Il n'est pas normal qu'en 2014, le peuple algérien ne puisse pas élire librement son président. Nos martyrs de la guerre d'Indépendance qui, déjà en Novembre 54, disaient le ?yes we can !' du président Obama doivent aujourd'hui se dire : tout ça pour ça !" Avec ses retraits en cascade de l'élection présidentielle, tout porte à croire que l'appel des partis de l'opposition pour "laisser" le président candidat concourir seul a eu l'écho attendu auprès des candidats.M MNomAdresse email




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