Les pays pauvres, bénéficiaires du mécanisme Covax, ont refusé, en décembre dernier, de recevoir cent millions de doses de vaccin contre le Covid-19 proches de la date de péremption, ont révélé, jeudi 13 janvier, les Nations Unies. On apprend dans ce sillage que le Nigeria a incinéré, à la fin de l'année écoulée, plus d'un million de doses de vaccin AstraZeneca, reçus en tant que dons de pays développés, qui avaient livré ces doses de vaccin proches de la date de péremption, et qui avaient expiré avant leur utilisation. Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), qui joue un rôle majeur dans le mécanisme international Covax, en tant que principal partenaire logistique pour la distribution des vaccins dans les pays défavorisés, au côté de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les pays pauvres refusent, de ce fait, de recevoir des doses dont la date de péremption est trop proche, pour ne pas avoir à dépenser énergie et argent pour procéder à leur incinération inévitable, par la suite, quand on tient compte du temps imparti à la planification et au lancement de la campagne de vaccination.L'initiative Covax, qui a pour noble but d'assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19 dans 200 pays, a été critiquée, déjà, au début de l'entame de la distribution des doses de vaccin à cause du retard accusé pour faire parvenir les vaccins aux populations des pays pauvres, parce que dans ces moments là, les pays riches qui ont précommandé des quantités énormes de doses vaccins, s'accaparaient de tout ce que produisaient les laboratoires pharmaceutiques. Mais arrivé à ce stade, il ne reste plus rien à dire sur un plan évaluatif du mécanisme en question. Ne vaut-il pas mieux, tant qu'on y est arrivé à donner aux pauvres des doses de vaccin proche de la péremption, enterrer ce mécanisme qui n'a fait que dévoiler la face hideuse et égoïste des gouvernements des pays aisés ' C'est immoral, c'est scandaleux, et les pays donateurs (un tiers des doses procurées grâce à Covax, était des dons de pays européens) restent imperturbables. Comment expliquer, parce qu'il faut bien tenter de comprendre ce comportement, qui puisse amener des bienfaiteurs, par résignation, à faire des dons aux pays pauvres de doses de vaccin proches de la péremption, tout en se vantant de leur solidarité et aide envers les pays pauvres dans leur lutte contre la propagation du Covid-19 ' D'habitude, on se cache pour jeter les déchets toxiques, mais là on le fait ouvertement et on s'attend à des applaudissements. Malgré toute l'étendue de la pandémie, toutes les menaces qu'elle véhicule, le minuscule virus a remis les humains à leur juste taille, infiniment petits. Pourtant, tous les experts ont averti qu'il est indispensable que le vaccin soit disponible pour tout le monde, non pas seulement en signe de solidarité, mais également parce qu'il faut éradiquer le Covid-19 partout où vivent les humains afin d'éviter sa propagation ou son retour à la circulation, s'il subsiste le moindre foyer de contamination dans un quelconque coin du monde.
Selon l'OMS, pour mettre fin à la pandémie, cette année, il faudrait que tous les pays vaccinent 70% de leur population d'ici la mi-2022. Que dire, alors, aujourd'hui, quand on sait que «90 pays n'ont toujours pas atteint l'objectif de 40% de vaccinés qui avait été établi pour fin 2021», et que «plus de 85% de la population africaine, soit environ un milliard de personnes, n'a pas encore reçu une seule dose de vaccin», selon des chiffres communiqués par l'OMS '
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Posté Le : 16/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com