Un colloque international dans une salle de 10 m². Cela s'est passé, malheureusement, hier, à Oran.
Annoncé tambour battant, le séminaire sur « la restauration et revitalisation de Sidi El-Houari, du 19 au 21 octobre, a eu finalement pour théâtre une petite pièce de l'Hôtel de Ville. Les quelque 300 personnes, dont des Espagnols et des Français, invitées à prendre part à cette rencontre de réflexion, se sont bousculées au seuil de la porte pour se trouver une place dans la salle. Nombreuses d'entre elles sont restées figées sur le couloir attenant à la salle, se contentant d'une « radio-conférence » à travers les ondes acoustiques qui échappaient de la « chambre des délibérations », occupée par un parterre à majorité estudiantine. Evidement, l'on ne peut en vouloir aux étudiants d'être présents en force à un tel événement scientifique qui, de plus, touche au patrimoine de leur ville. Loin de là, l'on ne peut que saluer leur curiosité scientifique et leur intérêt pour la chose culturelle en général. La priorité pour les acteurs du colloque et les gens de presse s'imposait donc d'autant plus que le nombre de sièges était très limité, faute d'espace. Or, les journalistes, venus assurer la couverture médiatique de la rencontre, en l'occurrence l'un des objectifs principaux du colloque, voire sa raison d'être, ont fait antichambre, faute de places. Ils se sont démenés néanmoins pour collecter les informations utiles, dans les couloirs de l'Hôtel de Ville.
A l'origine de cette déconvenue : des étudiants grévistes ont bloqué l'accès principal du campus Mourad Salim Taleb (ex-IGMO), où devait se tenir le colloque international, pour protester contre le changement du système de notation en LMD. Afin d'éviter tout dérapage, les autorités de wilaya ont préféré annuler la tenue du colloque à l'université et le transférer à la mairie. Pris au dépourvu par ce changement de dernière minute, les organisateurs se sont rendus à la va-vite au nouveau lieu, laissant malgré eux la documentation du colloque dans un campus assiégé et impénétrable. Les journalistes ont été les derniers informés sur le changement d'adresse. Si l'on peut accorder largement les circonstances atténuantes aux responsables locaux, qui ont agi logiquement face à la menace, on peut s'interroger par contre sur le choix d'un espace exigu et inapproprié pour un évènement de taille, destiné à la promotion du quartier historique de Sidi El-Houari en vue de son inventorisation dans le patrimoine mondial par l'UNESCO. Là, d'aucuns estiment que les responsables d'Oran ont vu grand pour leur ville mais l'organisation a fait défaut. Une décision qui sauve les meubles néanmoins : le wali, après avoir constaté de visu les mauvaises conditions dans lesquelles évoluait le colloque international, dira aux organisateurs qu'ils peuvent disposer de l'hémicycle de la wilaya quand ils veulent. La réinstallation du décor dans le siège de wilaya est très probable, indiquait, hier, un des participants au colloque « Voulez-vous sauver Sidi El-Houari ? »
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Posté Le : 21/10/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com