Algérie

Ighrem : Absence d'aménagement urbain



Les citoyens d'Ighrem, village situé sur la RN5 à une trentaine de kilomètres à l'est de Bouira attestent avoir épuisé tous les recours réglementaires auprès des autorités locales pour arracher un projet d'aménagement urbain à défaut d'un recasement pour désengorger le village, mais en vain. En effet, atteste un habitant de ce village, outre l'absence d'une voirie digne de ce nom, le village étouffe à cause du nombre de la population qui a quadruplé, et ce, depuis la construction de cette cité de regroupement qui date de l'époque coloniale ajoutera-t-il. L'ambiguïté de la nature juridique de l'assiette foncière sur laquelle trône ce village, appelé également camps de concentration, a exclu ce dernier de bénéficier de tout programme d'aménagement et/ou d'une restructuration. Les raisons invoquées ont trait au fait que les villageois ne peuvent pas justifier la propriété de leurs lopins de terre.Pour la petite histoire, ces cités de regroupement qui s'avèrent-sur le plan urbain - un héritage empoisonné, sont le fruit d'un exode rural forcé. L'armée française avait, en application de la politique de la terre brûlée, contraint les montagnards à plier bagages et rallier les plaines car ils constituaient une base logistique aux moudjahidine. D'où l'apparition du village Ighrem et bien d'autres camps à l'image de Raffour, Bouaklane et bien d'autres cités. Les villageois que nous avions rencontrés attestent ne pas disposer d'acte de propriété que les autorités exigent comme condition sine qua non pour postuler à une aide de l'Etat destinée à l'habitat. Pour rappel un programme de résorption de l'habitat précaire (RHP), apprend-on, avait été inscrit au profit dudit village pour aider les démunis à construire de nouvelles habitations mais ce fut, hélas, un projet tombé à l'eau à cause des oppositions et surtout du laxisme des autorités locales d'alors qui n'avaient pas pensé à l'insertion de ce village à titre dérogatoire dans le programme du logement rural pour permettre la résorption du reste des taudis qui ne répondent pas aux normes de l'urbanisme. Notons enfin que bon nombre de villageois ont pu, après avoir consenti de grandes dépenses, rénover leurs maisons pendant qu'une partie importante de la population vit encore le calvaire, dans des taudis menaçant ruine.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)