Algérie

Ighilahriz présente Algérienne : Un ouvrage contre l’oubli



Madame Louisette Ighilahriz a organisé, jeudi, à la Librairie du Tiers-Monde, à Alger, une vente-dédicace de son livre Algérienne, édité chez Casbah éditions. Cet ouvrage, qui bénéficie d’une troisième présentation, retrace la vie de la moudjahida de 1945 à 1962 et durant la décennie rouge.

Sollicitée lors de la cérémonie de vente-dédicace pour nous livrer le message que véhicule son ouvrage, Mme Ighilahriz incite tous les Algériens à écrire leur mémoire. Et de dire : « Il faut accorder à l’histoire de la Révolution de 1954 une place majeure dans l’enseignement, du primaire au secondaire. » L’objectif de son livre Algérienne consiste à dire : « Nous sommes contre l’oubli », a expliqué Mme Ighilahriz. Elle ajoute : « Il y a certes des entraves. Mais, il faut que les jeunes d’aujourd’hui sachent que nous nous sommes battus pour eux. » Pour elle, la signature du traité d’amitié passe par la reconnaissance par la France de ses crimes commis en Algérie et par la présentation d’excuses officielles. « Mais, la France se considère toujours dominante et nous inférieurs », rétorque-t-elle. Dans son récit autobiographique, recueilli à Alger par Anne Nivat (Prix Albert-Londres pour Chienne de Guerre, Fayard 2000), Mme Ighilahriz dira : « Je souhaite que les Français sachent qu’en Algérie, entre 1954 et 1962, il ne s’est jamais agi d’une opération de ‘’maintien de l’ordre’’ ni d’une ‘’pacification’’. J’écris pour rappeler qu’il y a eu une guerre atroce en Algérie, et qu’il n’a pas été facile pour nous d’accéder à l’indépendance. Notre liberté a été acquise au prix de plus d’un million de morts, de sacrifices inouïs, d’une terrible entreprise de démolition psychologique de la personne humaine. Je le dis sans haine. Le souvenir en est lourd à porter. » Elle continue : « Je souhaite que mon témoignage en provoque d’autres des deux côtés de la Méditerranée, que les langues d’anciens appelés et d’officiers français qui ont vécu cette guerre et survécu se délient. Je souhaite que l’on retienne de mon histoire qu’il faut préserver l’être humain, d’où qu’il vienne. Ce n’est ni en torturant ni en avilissant ou dégradant qu’on parvient à ses fins, quelles qu’elles soient. » Mme Ighilahriz conclut avec sérénité : « Avec ce livre, j’ai accompli mon devoir de vérité. » Le prix du livre est fixé à 580 DA.


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