Alger - Ifrikya Spirit

[Ifrikya Spirit] Chakib Bouzidi : « Notre musique se veut être universelle et universaliste. »



[Ifrikya Spirit] Chakib Bouzidi : « Notre musique se veut être universelle et universaliste. »
Mené et fondé en 2009 par Chakib Bouzidi, élève du regretté maâlem Benaïssa et ancien membre de Diwan Dzaïr, Ifrikya Spirit s’est déjà fait un nom sur la scène musicale algérienne, en animant plusieurs concerts dans la Capitale et ailleurs. Et après deux années de travail et beaucoup de recherches, le groupe s’apprête à sortir son premier album. Nous sommes partis à la rencontre de Chakib, leader du groupe, qui a bien voulu nous accorder une interview…


- Bonjour Chakib! Peux-tu nous raconter la genèse d’Ifrikya spirit ?

Bonjour! Tout a commencé en 2009, à l’époque où j’étais encore membre de Gnawa Rihet Lebled, nous étions en résidence au village des artistes à Zéralda lors du festival culturel panafricain d’Alger. Notre quotidien était fait de musique et de jam session durant 45 jours. Nous jouions avec des musiciens venus d’un peu partout en Afrique.

Au fil des confrontations musicales, des affinités sont nées. Affinités humaines et instrumentales, si je puis dire. Instrumentale, dans le sens où je suis tombé sous le charme de certaines sonorités d’instruments traditionnels. C’est ainsi que, une fois le panaf terminé, j’ai pu m’offrir un N’goni, un Balafon, une Tama, une flûte mandingue… et j’ai, par la même occasion, commencé à essayer de trouver le lien commun entre la musique dans laquelle j’ai grandi, le diwan, et les musiques d’Afrique profonde.

J’ai été rejoint par Rafik Kettani, Amine Houame et Sou Alia, la chanteuse du groupe ; comédienne de théâtre reconvertie en chanteuse. Gherasse Mehdi à la Batterie, Samy Gherbouba à la basse, Nazim Bakour à la guitare et Mourah Réda au clavier et aux arrangements nous ont rejoint également et c’est ainsi que l’aventure Ifrikya Spirit était officiellement née.

- Comment peut-on décrire l’univers musical du groupe ?

En créant Ifrikya Spirit, nous voulions au départ essayer de créer notre propre musique, un son Ifrikya Spirit. Ce n’était pas chose facile. On a entamé un travail de recherche, essayant de trouver la meilleure façon de mettre nos identités musicales individuelles dans un même projet musical.

On ne veut pas classer notre musique dans un univers précis. On la veut universelle et universaliste, on essaie de travailler dans ce sens. Mais s’il faut que je réponde plus explicitement à votre question, je dirai que la musique d’Ifrikya Spirit se veut être un dialogue interculturel entre le diwan algérien et les musiques d’Afrique subsaharienne. Tout cela, évidemment, réarrangé et modernisé.

- Après 5 ans d’existence, vous vous apprêtez à sortir votre tout premier album. Comment ce projet d’album a muri ? Quel est son nom et qu’est-ce qu’on aura à y découvrir ?

L’album est né après plusieurs années de recherche musicale. Comme je l’ai dit précédemment, on ne voulait pas faire un album juste pour le « fun ». On a pris le temps de créer notre répertoire, de composer, de nuancer notre musique et finalement, de faire un travail qui nous ressemble.

L’album éponyme « Ifrikya Spirit » est notre carte de visite. On a essayé d’être en harmonie avec nous-mêmes. Vous y découvrirez 8 morceaux dont 6 compositions. Il y a de la salsa, des rythmes afro-cubains, la transe gnawa et beaucoup d’influences africaine.

On a aussi, et ça va de soi, repris deux morceaux traditionnels du diwan algérien. Un repris de la manière la plus authentique et un autre qu’on a réarrangé.

Dans l’album, nous avons invité des amis musiciens à enregistrer des morceaux avec nous. Il y a notamment le saxophoniste Arezki Bouzid, les interprètes Meziane Amiche (chant et chorale) et Amine Chibane (chorale), le percussionniste Abdelhakim Ait Aissa, ainsi que Yousri Tamrabet aka Toto, Omar Bennacer et Mehdi Lekehal (karkabou) de Wlad Bambra.

Il est à noter que l’album est arrivé après plusieurs galères. Techniques d’abord et logistiques. C’est un autofinancement de A à Z. Il est arrivé par forceps mais il est là et nous en sommes satisfaits.

Vous aurez l’occasion de l’écouter prochainement. Il sera dans les bacs, chez tous les disquaires, à la fin de ce mois.




Effectivement, le diwan algérien est resté authentique et c'est ce qui fait sa force en ce moment. Par contre, il est temps que les diwans acceptent de quitter un peu de sacré et s'essayent au profane afin de vulgariser cette culture, restée fermée sur elle-même en Algérie. Ifrikya Spirit travail dans ce sens... en espérant que d'autres suivraient.
Abdelguerfi Samy - Alger, Algérie

16/12/2014 - 228914

Commentaires

Le Gnawi algérien est beaucoup plus riche et plus pur que ce qui se fait ailleurs , à encourager svp. Bonne continuation Ifrikiya Spirit
Aissa Bensebbane - Musicien chomeur - Mostaganem, Algérie

16/12/2014 - 228829

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