Algérie

Ifrikya soul en partage!



L'opéra d'Alger Boualem Bessaieh a abrité vendredi soir, la cérémonie de restitution de la résidence de création musicale «One Beat Sahara» intitulée conjointement par le ministère de la Culture sur une idée de Chakib Bouzidi du groupe Ifrikya Spirit et l'ambassade des Etas-Unis. Devant un public nombreux, l'ouverture a été marquée par le discours de l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Madame Elizabeth Moore Aubin qui a rappelé les circonstances de l'organisation d'un tel événement. Et de rappeler les points communs entre la musique algérienne et américaine et, notamment l'Afrique où des millions d'esclaves furent déportés et dont des générations ont permis de perpétuer leur culture, notamment musicale qui raconte l'âme de ce continent.Quatre sessions
En effet, lancée par le «Found Sound Nation» en 2012, la résidence artistique «One Beat» rassemble, annuellement, pendant un mois, de jeunes artistes talentueux, de différents pays pour favoriser la création et sa promotion dans des tournées américaines.
La résidence de création musicale «One Beat Sahara» s'était ouverte le 21 février dernier durant deux semaines dans l'oasis de Taghit (wilaya de Béchar) puis a atterri à Dar Abdellatif, à Alger, pour finaliser le projet. Avec la participation de 23 musiciens en provenance, notamment d'Algérie, de Libye, du Mali, de Mauritanie, du Maroc, du Niger, de Tunisie et des Etats-Unis, le concert de l'opéra d'Alger dont le travail a pris racine dans l'oasis de Taghit, s'est décliné en quatre sessions distinctes.
En effet, chaque session était interrompue par une pause. Ce qui n'était pas trop au goût du public. Plusieurs styles musicaux ont été fusionnés donnant à écouter des morceaux hybrides, même si chaque artiste gardait en lui sa propre empreinte.
La première session ayant été encadrée par le batteur Karim Ziad et Chakib Bouzidi a permis au chaâbi de s'associer à d'autres sonorités purement africaines laissant le mandole de Karim Bouras l'Algérien faire vibrer à son tour l'âme du continent noir et ajouter une aura de douceur au rythme beaucoup plus intense de la chanteuse mauritanienne. Avec un musicien tunisien au violon et Soumeya, l'Algérienne à la guitare, le rendu donnait à écouter un son harmonieux où chacun est passé à son tour pour montrer ses prouesses vocales ou techniques. La seconde session baptisée «scoming Sahara» se voulait étaler encore plus la beauté du désert à travers une panoplie de voix et d'instruments différents dans une belle symbiose faite de sensualité et de rigueur, de traditions et de modernité. La 3eme session intitulée «Future folk» se voulait plus roots américain, avec du rap ou encore de la saoule. Les voix féminines des plus diverses les unes des autres se succèdent, se mélangent et s'accordent dans une cadence qui capte l'attention. Des voix qui imposent le respect et rappellent le pouvoir des femmes comme un bras levé de révolution. Une façon de rappeler l'histoire des esclaves noires, mais aussi des Noirs d'Amérique aussi qui continuent à souffrir du racisme.
La quatrième session consacrée au sampling est un formidable jeu de musique afro beat électro tribal des plus dansants. Hélas!
Des voix et des rythmes
L'ambiance guindée de la soirée due à la présence des officiels dans la salle' empêche ce genre d'exorcisme et d'amusement censé accompagner ce genre d'instants à plaisir...l'on se contentera de bouger sur nos chaises. Tandis que les plus chanceux tout compte fait, ceux qui sont assis plus haut dans la salle ont pu pour certains se lever et danser.
La 5eme session et la dernière est baptisée Raïna. Elle est introduite par la voix de Cheikha Remitti et assurée, entre autres, par la danseuse plantureuse Warda Esra.
Un peu de raï mélangé à d'autres sons pour dérider l'atmosphère et c'est déjà la fin amorcée par l'arrivée sur scène de Karim Ziad à la batterie qui, par la grâce de son rythme gnawi inégalable, allumera rapidement le feu dans la salle qui, telle une poudrière,s'est mise à exulter tout de go. Cela ne durera hélas, que quelques minutes avant le baisser de rideau. On attend l'album maintenant...


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