Algérie - Idjeur

Idjeur: une commune en quête de développement



La commune d’Idjeur, à 60 km à l’est de Tizi Ouzou, culmine à plus de 1000 m d’altitude à l’orée du massif de l’Akfadou. D’une population de 12 000 habitants répartis à travers sept villages, Mehaga, Bouaouane, Tifrit ath oumalek, Ath aicha, Ighraiene, Iguersafene et Ighil Boukiassa, la commune d’Idjeur, de par sa position stratégique, dispose d’atouts indéniables pour sortir de son isolement et connaître un essor économique, pour peu que des investisseurs mettent les moyens pour l’exploitation d’une zone forestière immense.
La célèbre forêt d’Akfadou peut accueillir des infrastructures touristiques, hospitalières (sanatorium) et sportives (centre d’oxygénation). La commune a besoin, dans un premier temps, de crédits conséquents pour l’aménagement de la route qui mène vers le relais de la télévision (lieudit antenne d’Akfadou). Le tronçon n’a jamais bénéficié de travaux de réfection depuis l’indépendance. Route réalisée durant la guerre de libération, elle a été abandonnée depuis 1962. Ce projet pourrait être engagé conjointement par les deux communes limitrophes, Idjeur (Tizi Ouzou) et Akfadou (Béjaïa), puisque la route relie les deux collectivités. En 1990, la commune d’Idjeur a obtenu deux projets qui auraient pu générer une importante main d’œuvre et de sérieuses perspectives économiques, surtout que la région est touchée de plein fouet par le chômage. On ignore les raisons qui ont freiné puis annulé les dossiers en question. Il s’agit d’un projet de scierie, unique à l’échelle de la wilaya, qui s’est arrêté dès les premiers coups de pioche, au stade des terrasements. Un complexe sportif a été également prévu, mais il n’a jamais vu le jour. De nombreuses délégations sportives et administratives avaient prospecté le terrain, sans aller plus loin, malgré l’optimisme affiché au départ. Etouffés dans l’œuf, les deux projets auraient été détournés vers d’autres localités. Mais ce qui caractérise la commune d’Idjeur, c’est surtout une organisation très stricte au sein des villages. Faute d’aide des pouvoirs publics, les villageois ont décidé de se prendre en charge, notamment pour la réalisation des projets d’adduction d’eau potable. Iguersafène, Ighil Boukiassa, Ait Aicha, Bouaouna, Mehaga, Tifrit Oughraine, tous ont réalisé les travaux sans l’aide conséquente de l’Etat. A titre d’exemple, Ighersafène a dépensé 2,5 milliards de centimes dans l’AEP et n’a reçu que 150 millions de centimes d’aide (APC). Mehaga, 1,2 milliard de centimes dans le projet et moins de 100 millions de centimes d’aide. La communauté émigrée, très forte dans la région, a été mise à contribution pour une très large part. La commune, gérée par un administrateur, compte, toutefois, sur le soutien de l’Etat pour sortir de son isolement à travers des projets sectoriels ou sur programmes plans communaux de développement (PCD). La commune a déposé un dossier pour la réfection des chemins communaux, l’assainissement, les constructions et l’entretien des établissements scolaires, ainsi que les programmes d’autoconstruction. Sans ressources, les collectivités locales ont engagé de petits chantiers liés aux infrastructures de base. La commune d’Idjeur a engagé dans le cadre des PCD (1999-2001), près de 200 millions de centimes dans la réfection des chemins communaux, 500 millions de centimes pour l’assainissement du chef-lieu de la commune et la réalisation de 13 bassins de filtration des eaux usées. Le retard reste énorme et le véritable désenclavement ne se dessine pas encore à l’horizon.


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