Algérie

Identité et harmonie, quelle paix avec soi-même'



Identité et harmonie, quelle paix avec soi-même'
Scène du film Electro chaâbi de Hind MeddebOutre El Wahrani de Lyes Salem, le public bougiote a eu droit lundi dernier à la projection de deux documentaires dont l'un très intéressant, Electro chaâbi, signé Hind Meddeb...«Bachir est une allégorie de la société algérienne à qui on a refusé de donner une mémoire..(...) Si j'avais pu humaniser mes personnages en allant le plus loin possible, je l'aurai fait.Un chef d'Etat est avant tout un être humain» expliquera le réalisateur Lyes Salem, lors du débat qui a suivi la projection de son nouveau long métrage fiction, EL Wahrani devant un parterre de gens bien curieux.Un film qui avait déjà reçu un accueil favorable lors de son avant-première à Alger. El Wahrani retrace en fait l'histoire d'une amitié entre deux hommes, qui vient à se fragiliser en raison de choix fait durant la guerre de Libération et partant, évoque l'Algérie post-indépendance avec ce qu'elle a amené comme grands espoirs pour le peuple et illusions. Espoir un peu détourné à cause de la soif de pouvoir de certains une fois arrivés à la tête du pays en tentant d'accaparer tous les biens du pays au lieu de bien servir ce dernier.L'histoire faite de rebondissements et de secret de famille est émaillée de belles scènes de liesse et d'autres de peine. Avec comme Lyes Salem et Khaled Benaïssa dans les deux rôles principaux, le film tire sa force aussi de sa belle brochette d'acteurs qui compose une belle partition de la vie socio-politique de ce temps et donne de l'épaisseur à cette histoire, notamment grâce au garçon Bachir, enfant illégitime élevé par sa tante Halima qui est magnifiquement interprétée d'ailleurs par Amel Kateb qui se distingue brillamment dans ce film chorale aux côtés entre autres, de Sabrina Wazani, Hicham Mesbah, Samir El Hakim et Djamel Barek etc. Hautement politique certes dans sa façon, notamment de dénoncer l'étendue de l'utilisation de la langue arabe classique au détriment des autres langues maternelles, source de conflit identitaire effarent et sérieux en Algérie, Lyes Salem tire son épingle du jeu avec cette façon singulière de raconter les choses aussi avec beaucoup d'humour et de souplesse, ce qui fait surtout l'originalité de son film coup de poing. Autres films, cette fois deux documentaires avaient aussi pour sujet de traiter de l'harmonie, l'équilibre de soi-même et de rapport avec l'autre via le langage cette fois-ci du corps et de la musique.Le premier signé Hind Meddeb s'appelle Electro châabi. Il a pour cadre les bidonvilles du Caire, la jeunesse comme coeur battant de son épicentre qui se donne à la danse au son de l'électro chaâbi ou «Mahragan», musique qui fusionne chanson populaire, beats electro et freestyles scandés à la manière du rap, créant une sorte de chaos musical.Cette musique permet en fait à la génération du 25 janvier 2011 de s'exprimer librement et dire ses revendications tout en faisant bouger les jeunes, du moins essentiellement les jeunes, car là-bas les garçons ne se mélangent pas aux filles. Mais derrière les tracasseries de ces jeunes artistes qui essayent de s'en sortir et vendre leurs disques, la vie sociale et politique n'est jamais très loin. Ces derniers vont se retrouver en pleine manifestation anti-Morsi, eux dont les paroles chantées émanent des sons de la rue.Vivant et très dynamique est ce film qui fonctionne comme une belle boule d'énergie tel ce vent de liberté qui a soufflé sur la place El Tahrir.Le second film projeté mais qui n'a pu être regardé jusqu'au bout à cause d'une panne technique est O mon corps! de Laurent Aït Benalla, sorte de making of qui retrace le parcours du combattant de Sofiane Abou Legraa et sa femme Nawel pour mener à terme la formation de danse contemporaine qu'ils avaient prodiguée il y a quelques années en Algérie avec leur compagnie Baraka et dont un spectacle présenté à Alger est né, appelé Niya.Le film suit ce groupe de danseurs jusqu'aux dernières scènes de répétition au TNA. Un film qui lève le voile sur une discipline artistique qui n'a pas complètement sa place en Algérie ou qui commence à émerger et être valorisée tant bien que mal.




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