Algérie

Idbir, Tidbirt, Hmama



Idbir, Tidbirt, Hmama
Idbir (prononcé Edbir), féminin Tidbirt (Tedbirt) sont deux prénoms encore en usage par les Touareg, le premier est masculin, le second est féminin. Ce mot désigne actuellement le ganga, un oiseau de taille moyenne, plus gros que le pigeon, de la famille des ptéroclidés. Autrefois, idbir désignait d'ailleurs le pigeon. Ce mot est également attesté dans les parlers berbères du Nord, sous cette forme, idbir/tidbirt et sous la forme itbir, titbirt, pour désigner le pigeon. Hmama est un autre prénom algérien, d'origine arabe, signifiant lui-même "pigeon". C'est un prénom féminin, sans équivalent masculin. Cependant, Ibn Khaldoun signale, dans l'histoire des Berbères, un personnage du nom de Hamam.Le mot qui désigne le pigeon en arabe est un substantif collectif qui regroupe la grande famille des colombinés : la palombe ou pigeon ramier, le pigeon bleu, le pigeon bizet ou de roche, la tourterelle des bois... Dans un sens plus restreint, le mot désigne surtout le pigeon domestique, qu'on appelle en arabe classique ?amâm ahlî, qui vit sur le toit des maisons, ainsi que le pigeon d'élevage, à la base de la colombophilie. Cette dernière, appelée laâb bî l-?amâm "jeu de pigeon", a été élevée au rang d'art par les musulmans. L'utilisation du pigeon comme moyen d'information était connue en Orient, mais son usage a cessé après la conquête musulmane. Ce n'est qu'à la fin du VIIe s. qu'on le réutilisa. Comme les Grecs et les Romains, les musulmans avaient compris les qualités de ce volatile, notamment son endurance et sa capacité à parcourir de longues distances. Quand les Européens arrivèrent en Orient, dans le cadre des Croisades, ils furent surpris par l'ampleur de la poste aux pigeons. Selon Joinville, en 1248, quand Saint-Louis s'approcha de Damiette, les habitants lâchèrent des pigeons-voyageurs (coulons messagers, dans le texte) pour avertir du débarquement des Francs en Egypte. Dans La Jérusalem délivrée, long poème épique du Tasse (XVIe s), est rapportée la prise de Jérusalem par les Croisés, Godefroi de Bouillon, le chef de la Croisade, se préparait à l'assaut de la ville quand un de ses faucons captura un pigeon : il y avait, ficelé à sa patte, un message demandant aux Egyptiens des renforts. M. A. H




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