Le village Aït Allaoua, dans la commune d’Iboudrarène, a tenu sa promesse de perpétuer la tradition de la fête de la cerise, initiée il y a trois années de cela, en organisant ce week-end, la 4e édition de cette rencontre d’ordre touristique, environnemental et économique en l’honneur du plus «sucré» des fruits rouges.
En dépit du manque de moyens pour l’organisation d’un tel évènement, avec le retrait de l’APC d’Iboudrarène qui l’avait pourtant institutionnalisé dès sa deuxième édition ainsi que l’Association de l’environnement d’Iboudrarène qui se chargeait de son organisation, les jeunes du village Aït Allaoua, se sont mobilisés autour de leur comité de village et de la jeune association culturelle Takrusia (la cerise) en gestation, pour relever le défi de tenir cette fête de leur village et ce fut réussi.
«Même sans le soutien de personne, sinon les bénévoles du village, nous avons tenu à organiser cette fête parce que nous avons constaté depuis la première édition un changement positif dans notre village, dans nos relations sociales entre nous et envers les autres, et nos vergers sont mieux travaillés et entretenus, sans compter l’apport de cette fête sur les plans économique et social pour tous les habitants», nous dira Dda Mohamed, un des organisateurs et défenseur acharné de l’environnement et des produits naturels du terroir.
Pour notre interlocuteur, soutenu par beaucoup de ses concitoyens d’Aït Allaoua, le défi est d’arriver à faire de cette fête de la cerise une occasion pour «le développement local de notre village et de notre région par les produits de l’arboriculture, l’artisanat et du tourisme et qui se fera durant toute l’année, comme l’avaient projeté les initiateurs de cet évènement parmi lesquels M. Smaïli Abdelkader, l’ex-premier vice-président de l’APC d’Iboudrarène».
D’ailleurs un accueil chaleureux a été réservé à ce dernier par toute la population locale. Malgré le manque du produit, du fait que la cerise n’est pas encore arrivée à sa pleine maturité, les nombreux visiteurs et les participants à cette fête n’ont pas été déçus de ces deux journées passées en plein cœur du Djurdjura, sous un ciel bleu ombré par les centaines de cerisiers aux branches chargées de ce fruit royal.
Ils sont venus des quatre coins de la Kabylie mais aussi d’Oran, d’Alger, de Boumerdès, Bouira ou encore Béjaïa pour découvrir et déguster ce fruit tant désiré et convoité dans ces différentes variétés: la grosse noire, la dure, la tendre, la sucrée…
Les participants sont venus de Maâtkas, Larbâa Nath Irathen, Ouacifs, Béni Yenni pour exposer et vendre les produits de l’artisanat et de l’élevage comme la bijouterie, la sculpture sur pierre, l’ébénisterie, les bijoux de fantaisie, les produits de l’apiculture, les fromages de vache et de chèvre et bien évidemment les métiers du tissage et la broderie des femmes d’Aït Allaoua.
En soutien à ces activités, un riche programme d’animation culturelle, artistique et sportive a été mis sur pied par les organisateurs avec des exhibitions d’arts martiaux, de la chanson et une vente dédicacée des ouvrages poétiques d’Ahcène Merriche et Améziane Lounès, présents à Aït Allaoua.
Le maire de Tizi-Ouzou, M. Abdel Ouaheb Aït Menguellet, qui a tenu, comme à chaque année, à faire le déplacement au village des «braves et des révolutionnaires» a acquis une bonne «pile» de publications. Un geste qui n’est pas passé inaperçu aussi bien chez les auteurs que chez les citoyens présents sur les lieux.
«Ça fait vraiment plaisir de voir un maire acheter des livres, et plus encore quand ils sont en tamazight», le lui fera remarquer un citoyen.
Ahcène Merriche, de son côté, à fait savoir au maire de Tizi-Ouzou qu’il a offert tous ses ouvrages à l’association culturelle qui porte le nom de son père M’barek Aït Menguellet.
La clôture de cette fête a eu lieu hier en fin de journée, dans une bonne ambiance après deux journées d’activité où les visiteurs sont repartis avec des boîtes de cerises, au label des Aït Allaoua, vendue cette année aux prix de 400 et 500 DA le kg selon la qualité du produit ou la variété.
Signalons que le semi-marathon du Djurdjura, en l’honneur à l’environnement, qui précède habituellement la fête de la cerise n’aura lieu que le 5 juillet prochain, avons-nous appris. Une décision unilatéralement prise par l’Association de l’environnement d’Iboudrarène, après que les organisateurs de la fête de la cerise eurent refusé d’assumer, en plus, un tel évènement, faute de moyens humains et matériels.
Sadek Aït Salem
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Posté Le : 24/06/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: horizons-dz.com ; texte: Sadek Aït Salem
Source : LeSoirdAlgerie.com du lundi 24 juin 2013