Transformé en véritable décharge sauvage, le chemin vicinal reliant une
artère du quartier Ibn Sina au périphérique est pratiquement impraticable.
Comble de l'ironie, ce chemin passe devant deux entreprises : une privée, des
produits phytosanitaires et Asmidal, produisant elle aussi des produits
chimiques. Cette décharge, où des particuliers venant de tous les coins de la
ville fréquentent dès la tombée de la nuit pour se débarrasser de leurs
ordures, est tristement célèbre puisqu'en août, les habitants et les autorités
publiques de la wilaya y ont découvert une quantité industrielle de viandes
congelées. Selon un document officiel, le nettoyage de ce chemin après le
scandale de la viande congelée a nécessité la mobilisation de 20 camions
appartenant à 12 entreprises et organismes qui ont effectué plus de 200
rotations. Ces engins, selon le même document, ont déblayé 300 tonnes
d'ordures. Actuellement, et après tant d'années d'abandon, cette décharge a
triplé ou quadruplé en termes d'espace et de volume, nous assure-t-on. Un
citoyen du quartier s'intéressant de près à ce site nous montre des photos où
on voit clairement même des ossements d'ânes et de canassons. Plusieurs témoins
nous ont assuré que des enfants en bas âge s'y rendent régulièrement pour
chercher des produits laitiers périmés. Cimetière des débris de construction,
cette décharge, se prolongeant sur une centaine de mètres, reçoit même les
produits pharmaceutiques hors d'usage. On nous affirme que régulièrement, des
engins se hasardent la nuit sur les lieux pour brûler des quantités de produits
chimiques, dont des produits pharmaceutiques. Ce qui ne manque pas d'empester
les environs immédiats du quartier. Au beau milieu de ce chemin, nos
interlocuteurs nous montrent ce qui reste d'un dépôt appartenant à la mairie,
en état d'abandon total depuis des lustres, devenant un lieu de débauche.
Délaissés par les autorités publiques, ces lieux, surtout le dépôt devenu
repère de prostitution et de délinquance, intéresse depuis des années un
commerçant, habitant du quartier. Déjà, en 2001, une délibération de l'APC
d'Oran lui a octroyé cet espace pour son projet de pépinière, devant employer
une dizaine de jeunes du quartier. Malheureusement, son dossier s'est évaporé
dans les dédalles de l'administration de la wilaya. En 2004, et suite au
scandale de la viande congelée, le wali Zoukh avait consenti à lui accorder
l'exploitation de ce site pour son projet. Encore une fois, son dossier a
bizarrement disparu. Ses multiples requêtes n'ont pas abouti. Il se targue
d'avoir saisi l'administration publique 105 fois sans avoir la moindre réponse.
Le 8 décembre dernier, le chef du secteur urbain d'Ibn Sina s'est chargé en
personne de remettre son dossier à l'APC d'Oran. Le bordereau d'envoi porte le
numéro 119/09. Même la direction et le ministre de l'Environnement ont été
destinataires de courrier, où ce commerçant explique en détails son projet et
surtout ses portées écologiques et sécuritaires. En effet, il estime que la meilleure
façon de barrer la route à ceux qui ont transformé ce chemin vicinal en
décharge sauvage est d'y implanter une activité commerciale. Il se propose, en
cas d'accord de l'administration, de dégager le chemin vicinal en le
débarrassant en premier lieu des détritus.
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Posté Le : 21/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com