Le rappeur Booba à l'OlM Souissi, le ténor de la «Tanoura» libanaise, Fares Karam, au Théâtre national Mohammed V, ou encore Zina Daoudia, à Salé, telles étaient les têtes d'affiche de mardi soir à Mawazine.Malgré l'alléchante affiche, la scène dédiée à la musique africaine sur les berges de Bouregreg, au pied de la médina et de la Casbah des Ouadhias et en face de Salé, à un jet de pierre, a accueilli un grand groupe. C'est là que ça se passait. Un nom à retenir : Ibibio Sound Machine. L'ibibio est un dialecte parlé au Nigeria. Une formation londonienne menée par une égérie. La charismatique chanteuse nigériane née à Londres. Elle s'appelle Eno Williams. Ibio Sound Machine est une sorte de «clash» musical.D'un côté, le groupe puise sa force de la high life du Ghana, de celle de l'Afrique de l'Ouest, du hand jive américain, de l'afro-beat, comme inspiration. De l'autre, un son électro-électronique, disco, pop et post-punk( Joy Division) à la veille de l'avènement de la New Wave, comme énergie.Alors, Ibibio Sound Machine, c'est Eno Williams (chant), Alfred Kari Bannerman (guitare), Anselmo Netto (percussions), Jose Joyette ( batterie), John McKenzie (basse), Tony Hayden (trombone, claviers), Scott Baylis (trompette, synthés) et Max Grunhard (saxophone, claviers). D'où cette dimension de big band faisant aussi dans l'electronica.Eno Williams, une motownerAinsi, la bande à Eno interprétera des titres issus de l'album éponyme, Ibio Sound Machine, et du nouvel album sorti en mars 2017, intitulé Uyai, produits par Max Grunhard, Leon Brichard et Benji Bouton. Tels que Give Me a Reason, Uyai, The Chant(Iquo Isang), One, That Lights Up, The Pot Is on Fire, Joy (Idaresit), Lulluby, Power of 3, Quiet, I'm Running ou encore The Talking Fish. La chanteuse Eno Williams, souriante et grâcieuse, est une «sister soul».Elle évoque l'esprit et la magie du «black is beautiful», de Tamla Motown, le fameux label très cher à Berry Gordy. C'est une voix. Et puis, elle ne tient pas en place. Une furie en transe. Et le public, «emballé», a fait du bruit pour elle quand elle l'a invité à danser : «Salam Alyakom. Etes-vous prêts à participer à une fête africaine ' C'est la première fois que je foule le sol africain. Et c'est au Maroc. Je suis Nigériane, née à Londres. Alors, chantez avec moi la paix, le bonheur, la liberté, la joie, être positif...». Ibibio Sound Machine a fait sensation. A surveiller de près.Fares Karam, le prince charmantSur la scène Nahda, c'est un fidèle de Mawazine, Fares Karam, l'un des plus grands chanteurs libanais, qui a mélangé avec succès le dabkeh aux rythmes revisités du Liban. L'homme, qui compte huit albums à son actif et des tournées aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Amérique du Sud, a interprété ses plus grands succès, Shefta, El Tanoura, Reitani ou encore Neswanji, qui ont largement contribué à propager ce style musical hors du Liban et qui ont été repris en ch?ur par le public pendant tout le concert !A la scène de Salé, c'était une ambiance chabie et un public venu nombreux assister aux performances de trois artistes spécialistes du genre, à savoir Hamid Serghini, Zina Daoudia et Five Stars, qui ont joué les morceaux les plus célèbres de cet art musical populaire.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/05/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K Smail
Source : www.elwatan.com