Algérie

Hypothétique pont médical



Paris. De notre correspondant

L'une des qualités de Halim Benatallah, c'est la patience. Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à  l'étranger en a donné la preuve en écoutant des médecins algériens installés en France évoquer toutes les difficultés qu'ils rencontrent pour construire un pont «médical» avec leurs confrères d'Algérie. C'est le docteur Souilamas, chirurgien à  l'hôpital Georges Pompidou, qui a décoché le premier. «Nous voulons partager notre savoir avec nos collègues en Algérie. Cependant, une chose est sûre : rien ne pourra se faire sans l'accord des deux parties (médecins algériens installés en France et ceux qui travaillent en Algérie, ndlr) et sans la demande expresse de nos confrères algériens.» Et d'évoquer le rejet dont il a fait l'objet de la part de ses collègues lorsqu'il était invité par l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. «Nous avons  été reçus par le ministre de la Santé. Nous avons bien mangé et nous nous sommes promenés, mais nous n'avons rien fait.» Pour le docteur Souilamas, mettre en place des projets médicaux communs passe inévitablement par la reconnaissance officielle et sincère de la communauté algérienne en France. Des préoccupations que partage aussi M. Sfihi. Pour ce cardiologue, le travail doit commencer par la base et non par le sommet : «Il faut désigner un représentant de chaque spécialité et créer une commission médicale pour pouvoir œuvrer dans notre pays d'origine avec l'aval des médecins locaux.» Et d'enchaîner : «Il faut qu'ils nous disent ce qu'ils veulent exactement. Mais avant, on doit se connaître.» Pour éviter que les Algériens ne viennent se soigner en France à  des coûts exorbitants, le Dr Benhamouda, cancérologue, suggère, quant à  lui, de créer des pôles de compétences par régions et développer la recherche, mais à  condition que les médecins algériens adhèrent à  ce type de projet. Les autres interventions sont allées toutes dans le même sens. Les médecins algériens en France ont critiqué la bureaucratie qui caractérise le ministère de la Santé et les difficultés à  mettre en place des projets médicaux dans leur propre pays, alors qu'ils trouvent toutes les facilités lorsqu'ils sont invités par d'autres nations. Le secrétaire d'Etat n'a pu que réitérer sa disponibilité et sa volonté d'œuvrer à  la construction d'un pont médical entre Algériens de France et d'Algérie. «Je ne sais pas si on va commencer le partenariat par le haut ou par le bas, avoir une vision lointaine ou proche, mais ce qui compte c'est de donner des signes de confiance. Il faut construire une vision d'ensemble et sortir du cadre institutionnel. Il faut regrouper les individualités dans des associations et faire un travail d'ensemble.» Idem pour le représentant du ministère de la Santé, qui bien qu'il ait reconnu l'existence de contraintes, croit dur comme fer que la main tendue de son ministère fera sauter tous les obstacles.


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