Hydrocarbures : Cuba commande du pétrole algérien

L'Algérie a signé, mardi dernier, un accord avec les autorités cubaines pour approvisionner ce pays en pétrole, durant les trois prochaines années.Selon un responsable de Sonatrach, cité par l'Agence Reuters, les deux parties ont conclu cet accord pour un volume de 2,1 millions de barils de pétrole. L'Agence de presse cubaine, Prensa Latina, a qualifié l'accord comme étant «l'un des plus importants entre les deux pays ces dernières années».
De son côté, Cuba s'engage en contrepartie de ces importations de pétrole à envoyer plus de médecins vers l'Algérie. «Nous avons livré en 2017 trois fois 700 000 barils, soit un total de 2,1 millions de barils à Cuba. Nous ferons de même cette année», a déclaré à Reuters Omar Maaliou, vice-président de Sonatrach, soulignant que les premiers 700 000 barils sont sur le point d'être transférés vers le pays.
Le recours au pétrole algérien a été décidé par l'Etat cubain afin de compenser «la forte baisse des expéditions de pétrole de son principal allié, le Venezuela». Les importations de brut de l'année dernière ? principalement du Venezuela ? ont obligé le groupe pétrolier public cubain Cupet à réduire ses activités dans sa raffinerie de Cienfuegos, d'une capacité de 65 000 barils par jour, où la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA détenait 49% du capital jusqu'en août. Il n'a raffiné que 24 000 bpj de brut l'année dernière, selon les chiffres officiels.
Parallèlement à la baisse des volumes, la qualité du brut PDVSA disponible pour l'exportation a également évolué vers des grades plus lourds que ceux de la raffinerie cubaine. Cuba a acheté le brut léger algérien pour la première fois en 2016 pour le mélanger avec du pétrole plus lourd. PDVSA avait déjà fourni à Cuba quelques cargaisons d'autres bruts étrangers légers.
Cuba a également acheté des produits pétroliers de la société russe Rosneft, qui a récemment entamé des pourparlers avec le gouvernement cubain sur l'exploration de partenariats dans ce pays. Globalement, les exportations algériennes des hydrocarbures devaient atteindre, selon des estimations officielles, 31 milliards de dollars à fin 2017, ce qui représente près de la moitié des exportations des hydrocarbures du pays, enregistrées en 2014, et plus de 3 milliards de dollars par rapport aux exportations de 2016.