Algérie

Hussein Hanoun en France



« Je pouvais m?évader, mais je ne l?ai pas fait pour Florence Aubenas » C?est devant une forêt de micros que le guide de Florence Aubenas a tenu conférence de presse jeudi dernier à l?aéroport d?Orly. Emu, avec un français parfait, l?ancien pilote de l?air s?est prêté avec beaucoup de naturel au jeu des questions réponses. « Je considère la France comme mon deuxième pays, je remercie le peuple français pour ce qu?il a fait pour moi et pour Florence », remarque Hussein Hanoun, qui est revenu sur les conditions de sa détention mais sans faire part d?aucune révélation. Il a confirmé les propos de la reporter de Libération. Il en est ressorti de cette épreuve éprouvé. « Ce que j?ai appris, pendant ma détention, c?est qu?on ne peut jamais savoir ce que pensent les gardes. Un jour, ils vous parlent gentiment, disent qu?ils vous respectent, que vous êtes un bon musulman, ancien officier, patriote et que vous devriez être bientôt libéré. D?autres fois, ils se mettent à crier que vous êtes un traître, un espion. Tu ne sais plus si tu as encore un avenir, si tu vas rester là éternellement ou si tu vas être exécuté. Je suis un homme fort qui a connu le combat. Mais là, je pleurais souvent. J?ai dit plusieurs fois ma dernière prière », a-t-il confié à Libération. Il a eu deux fois l?occasion de s?évader mais il ne voulait pas abandonner Florence. Les deux détenus étaient ensemble dans une petite cellule, les yeux bandés. « Nous étions enfermés dans une cave de deux mètres sur quatre dans laquelle je ne pouvais pas tenir debout. J?avais les mains liées pendant les deux premiers mois et j?ai gardé les yeux bandés en permanence. J?ai su que Florence était enfermée avec moi parce que j?avais entendu sa voix à mon arrivée dans la cave. Mais Florence n?avait pas reconnu la mienne. Elle a mis quatre mois et onze jours à réaliser qu?elle était à côté de moi. Nos matelas étaient l?un en face de l?autre et durant tout ce temps, nous n?avons jamais parlé. De toutes les façons, c?était interdit », a-t-il ajouté. Tout comme Florence Aubenas, il a refusé de confirmer la présence dans la même cave des trois journalistes roumains qui affirmaient y avoir passé un mois. Pour Hussein Hanoun, qui avait perdu 18 kg pendant sa détention, les ravisseurs étaient des sunnites salafistes. L?ancien guide ne retournera pas en Iralk. Le patron de Libération, Serge July a indiqué que son journal allait aider Hussein Hanoun « à se réinstaller dans un autre pays arabe ».


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