Algérie - Hussein Dey

Hussein-Dey (Alger) - SON DÉRAILLEMENT A COÛTÉ LA VIE À UNE PERSONNE ET BLESSÉ 70 AUTRES: Le train de l’horreur



Hussein-Dey (Alger) - SON DÉRAILLEMENT A COÛTÉ LA VIE À UNE PERSONNE ET BLESSÉ 70 AUTRES:  Le train de l’horreur




La catastrophe a été évitée de justesse hier, lors du déraillement d’un train de voyageurs au niveau de la gare de Hussein-Dey. Le bilan de l’accident aurait pu être plus lourd, si le train avait percuté la dizaine de wagons, pleins de carburant, se trouvant à une centaine de mètres du lieu de l’accident.

Abder Bettache - Alger (Le Soir)

S’agit-il d’un incident technique, d’une erreur humaine ou d’un acte de sabotage à l’origine du déraillement du train AC33 assurant la liaison entre Alger et la ville de Thénia?

Les services de sécurité en charge de faire toute la lumière sur cette catastrophe n’écartent, pour le moment, aucune hypothèse sur les circonstances de cet accident.

Un accident qui a coûté la vie à une dame et causé des blessures, dont certaines sont jugées graves, à 70 autres personnes.

Selon un communiqué de presse rendu public par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), «une commission d’enquête de la SNTF a été dépêchée sur place pour déterminer les causes, les circonstances et les responsabilités de ce déplorable accident».

Quelques heures après l’accident, plusieurs questions ont été soulevées quant aux circonstances de sa survenue.

Selon un expert du transport ferroviaire, «le flou entoure les causes de ce drame».

«Le train qui se trouvait à 150 mètres de l’entrée de la gare de Hussein-Dey devait obéir à une certaine règle de conduite, notamment celle relative à la vitesse. Le conducteur avait-il perdu le contrôle de la machine ?» s’est-il interrogé.

Or, pour le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, «il est prématuré de parler d’un excès de vitesse. On a retiré deux boîtes noires. La troisième est en cours de prélèvement. On va étudier ensuite tous les détails et on saura les circonstances de l’accident incessamment».

Acte de sabotage ?

D’autres sources n’écartent pas l’hypothèse d’un «acte de sabotage».

«Une piste qu’il faut prendre avec beaucoup de précaution», nous a confié un cadre de la SNTF.

Pour rappel, le déraillement du train en provenance de la gare d'Agha (Alger) vers Thénia (Boumerdès) a eu lieu au moment où il changeait de voie, précisément à 8h 10 mn, avant de gagner la gare de Hussein Dey. Sur place, la scène était horrible.
Les deux voitures du train AC33 étaient disloquées, en forme de «X», en travers de la voie.

Les câbles électriques jonchaient la voie où étaient également éparpillés des morceaux des voitures, dont l'une était éventrée, sur toute sa largeur.

D’ailleurs, c’est grâce à la dizaine de poteaux électriques longeant la voie que le train a été stoppé, évitant ainsi de percuter de plein fouet la dizaine de wagons pleins de carburant qui se trouvaient sur le côté gauche.

«C’est un miracle que l’accident n’a pas causé plus de dégâts», s’est exclamé un agent de sécurité de la SNTF présent sur les lieux au moment de l’accident.

«Je voyais le train arriver pour entamer son entrée en gare.
Subitement, le choc. Le train dérailla. Le premier wagon, où se trouvait le conducteur a percuté les poteaux électriques. Un grand bruit s’en est suivi. Le second wagon a percuté le premier.
C’était la catastrophe. Je voyais des gens sortir en catastrophe, alors que certains se sont même jetés des fenêtres du train», témoigne notre interlocuteur.

Deux commissions d’enquête

Aussitôt informé de l’accident, le Premier ministre s’est déplacé sur les lieux. Le premier responsable du département des transports étant à l’étranger, ses proches collaborateurs tentaient d’expliquer à Abdelmalek Sellal les circonstances de l’accident.

Deux heures après, le ministère des Transports rendait public un communiqué.

«Suite au déraillement mercredi matin du train assurant la liaison Alger-Thénia à proximité de la gare ferroviaire de Hussein Dey, il a été procédé, sur instruction du ministre des Transports, à la mise en place d'une commission d'enquête sous la supervision de l'inspection générale», lit-on dans le document du ministère.

La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a, de son côté, procédé à la mise en place d'une deuxième commission à son niveau, a indiqué son communiqué, précisant qu'une cellule de «crise mixte a été mise en place pour le suivi des opérations d'évacuation du lieu de l'accident des débris du train et le réhabilitation de la ligne ferroviaire endommagée en vue de la reprise du trafic ferroviaire».

A. B.




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