Algérie

Humour décapant D'JAL AU CHAPITEAU DU HILTON



Humour décapant                                    D'JAL AU CHAPITEAU DU HILTON
«C'est un vrai plaisir de jouer à Alger, c'est la première fois que je viens ici. C'est un rêve qui se réalise», nous a avoué l'humoriste du Jamel Comedy Club.
Railler nos travers surtout au cours du mois de Ramadhan, se vanter de notre caractère fier et optimiste, et notre maîtrise innée en matière de danse sont les quelques ingrédients relevés par l'humoriste D'jal, venu tout droit du Jamel Comedy Club à Alger où il s'est produit mercredi dernier au chapiteau du Hilton dans le cadre des mercredis de l'humour.
Il raconte, imite les accents, gesticule, danse, nous fait croire que c'est Michael Jackson qui a appris de nous les pas de danse lors de nos incessants mouvements du corps inopinés lorsqu'on s'énerve ou on s'impatiente... parle de l'Algérie avec tendresse mais aussi du Maroc d'où il est originaire, D'jal est un boute-en-train saugrenu qui s'attaque à des sujets assez incongrus surtout lorsque les jambes pliées il prend la posture de la personne qui est dans des toilettes turques. Il improvise, interagit avec le public. Ramadhan oblige, il évoque la nature changeante des jeûneurs, nos fêtes religieuses de «boucher» mais aussi les ambiances avant et après la rupture du jeune. Son stand up n'a duré à peine qu'une heure mais a réussi le pari de faire embarquer le public dans son humour. «C'est un vrai plaisir de jouer à Alger, c'est la première fois que je viens ici. C'est un rêve qui se réalise. J'ai toujours voulu jouer en Algérie. C'était un vrai plaisir de communier avec le public algérien». «nous a confié l'artiste en aparté dans les loges. Et de renchérir: «En fait, j'ai fait les premières saisons du Jamel Comedy Club. J'ai été produit par Dominique Faroujia après. Aujourd'hui c'est Jamel qui me produit. J'ai beaucoup bourlingué et joué à l'étranger. Je reviens, du Liban, j'ai fais aussi la Côte d'Ivoire, le Sénégal, Londres.» J'ai confié avoir de la famille en Algérie par alliance. Du côté de ses tantes. Et d'expliquer ses débuts: «Je suis venu par hasard à l'humour, je n'étais pas prédestiné à ça. Je m'occupais d'enfants myopathes en fait. Puis ça m'a mis face à ma réalité et de projet de vie, ce que je voulais faire de ma vie... J'écris des scénarios pour des gars et c'est arrivé comme ça. naturellement, je n'ai pas compris. Il fallait que je monte sur scène, un an après j'étais la révélation du Festival Juste pour rire au Québec. Après je rencontre Jamel, je fais les premières parties du Comedy Club.
Et depuis, cela ne s'est jamais arrêté El hamdoulah. Jamel m'a découvert, il a entendu parler de moi, il est venu me voir, il a adoré. C'était en 2006, à mes débuts, en fait.» Les thèmes de prédilection de D'jal sont: l'imitation, la danse, l'accent... «Je suis de la banlieue, c'est assez cosmopolite, je suis né avec ça et vécu avec différentes cultures autour de moi, et ça m'a enrichi. Il y a beaucoup de problèmes en fait en France où ça parle de discrimination, je voulais en parler ce soir malheureusement mais cela ne s'est pas fait. Les musulmans sont beaucoup stigmatisés là-bas. J'en parle beaucoup c'est ma façon à moi de dédramatiser la chose. On n'est pas des terroristes, ni des délinquants, pas tous. Si j'ai ce look sur scène c'est juste pour marquer ma différence. Je suis comme vous quoi», affirme notre humoriste qui devient pour un instant des plus sérieux. Et de souligner:
«Un Français sur cinq a voté Marine Le Pen c'est grave, ça représente quand même énormément de monde. C'est très choquant pour moi. Quand on joue à Londres ou au Liban mon intérêt est de pouvoir écrire pour le pays, pas que parler de la France car j'ai peur de les perdre. Alors, ce soir ce sont des choses que je ne joue pas en France mais que je joue au Maghreb. Le Ramadhan c'est important pour moi et de pouvoir partager et faire passer un message c'est essentiel. Le Ramadhan c'est une fête de joie, pas uniquement de restriction alors que les gens le voient comme un mois de restriction, c'est faux...»
En deuxième partie de soirée DJ Abdel et Mc macro ont chauffé l'un, les platines et l'autre, de sa voix, le public, tout deux avec les tubes du moment. L'un les yeux rivés sur ses CD et l'autre au micro, en ne cessant pas d'arranger la foule avec fougue et énergie.
Baâziz l'iconoclaste
De l'autre côté de la barrière, au niveau de l'hôtel Hilton, plus précisément, la salle Tassili, baptisée pour ce mois de carême Fi Qaâdate Lehbab, Baâziz avec ses chansons corrosives tantôt drôles, tantôt engagées amusait la galerie, plus sérieusement un public hétéroclite composé de jeunes mais de familles aussi qui prenaient plaisir à écouter et danser sur les airs entraînants d'un «bandit» au top de sa forme, égrenant les anciens comme les nouveaux tubes dont un de circonstance, lié au licenciement de cette fille de Nedjma et repêchée par Mobilis. Si Bâaziz cynique, a toujours le mot qui fâche, l'Algérie demeure incontestablement au coeur. Et c'est par Algérie mon amour qu'il finit son concert. Un Algérie mon amour entonné en liesse par un public qui connaît les paroles par coeur, le bras virevoltant en l'air. Baâziz, l'enjoué, était accompagné lors de cette soirée, de Yacine Dahmane qui évolue actuellement dans la formation des Gipsy King mais aussi de la «légende», le bassiste Redouane Nahar, sans oublier un saxophoniste hors pair, musicien entre autres de Casav ou de Cesaria Evora.
Du chaâbi, du blues mais aussi du manouche en hommage à Django Reinhardt ou à Moh KG2 entre émotion et nostalgie entrecoupées de méchanceté tendre, Bâaziz est resté fidèle à lui-même. Une personne entière laissant entrevoir au fond de sa carapace un gars tendre et gentil. La preuve, il pleurera par deux fois sur scène la veille au niveau du chapiteau où il s'était produit devant des milliers de personnes dans une ambiance de fête indescriptible.


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