Le dinar est devenu comme volatile. A peine sortie de la poche, une liasse de billets disparaît comme par un tour de passe-passe. Si la solde de beaucoup de fonctionnaires a été tirée vers le haut, l'épaisseur du portefeuille n'est pas forcément synonyme d'une vie décente, ou du moins à l'abri du besoin le plus pressant. Mais notre dinar national n'est-il pas à l'image de nous autres Algériens, dima la... baisse envers et contre tous ' L'humour caustique algérien dit même que quelle que soit la valeur des autres devises dites «fortes», le DZD est toujours capable de les acheter.L'histoire qui suit est d'une tragique vérité : quelque part entre Tidda et Z'dama, dans l'arrière-pays occidental, H'mida est un bipède-commissionnaire en col usé sévissant à l'état naturel dans un bureau miteux jusque dans le tiroir-caisse fermé avec une serrure sans chas. Le rôle «naturel» de H'mida est de toujours réclamer un cinquième du gâteau, juste pour zyeuter le dossier, l'examiner, le disséquer, l'entourlouper, le lire à l'endroit, puis à l'envers, avant de le ranger avec un soin sacerdotal dans le troisième tiroir à partir du bas de son bureau papivore. Alors, pour arracher sa part volée du gâteau mijoté sans lui, il a la très «démocratique» idée de placer à l'entrée de son bureau une tirelire grandeur nature, capable de contenir jusqu'au double de son poids mouillé en oseille, qui n'exhale jamais d'odeur ni n'a de couleur. Le premier «ponctionné» déposa deux kilos de pièces de monnaie usées dans la tirelire à H'mida, ouverte aux quatre vol(s). Le second, plus friqué, misera un mois de sueur froide pour y incruster un quintal en fausses coupures de deux cents dinars trop fripés. Le troisième, plein aux as, y mettra carrément un million en (d) euros pour remplir la tirelire à ras bord. Le quatrième, le cinquième, puis le énième ponctionné finiront par faire dégouliner la tirelire, sous le regard orgasmique de H'mida.
Voici, à une demi-syllabe près, l'abracadabrant aphorisme que légua H'mida à la meute des crypto-argentés : «Comme il y a beaucoup de gens qui n'ont de leur fortune que la crainte de la perdre, autant voler le flouze à ceux qui l'ont chipé»...
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Posté Le : 11/06/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com