Algérie

Human Rights Watch



Human Rights Watch
Les réactions des ONG internationales à l'emprisonnement de deux responsables de la télévision privée KBC et d'un cadre au ministère de la Culture se poursuivent.Après RSF, la FIJ et Amnesty International, c'est Human Rights Watch (HRW) qui dénonce cet emprisonnement et appelle à leur libération. Dans un communiqué rendu public hier, cette ONG affirme que rien ne justifie la détention de ces responsables. «Mettre des personnes en prison sous prétexte d'une irrégularité dans les autorisations de tournage est une mesure disproportionnée et qui est plutôt destinée à museler les médias indépendants», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice du département Moyen-Orient et Afrique du Nord.HRW relève dans son communiqué que l'émission «Ki hna ki ness» a commencé à être diffusée le 6 juin 2016 et qu' «elle s'est distinguée par une liberté de ton, des programmes satiriques et des prises de position critiques envers les autorités». Elle cite, à titre d'exemple, que «le chanteur algérien Salah Gaoua, un des participants à l'émission du 16 juin, a qualifié le président Bouteflika de ??légume'' en référence à la fragilité de son état de santé».Cette ONG dit avoir été informée par Khaled Berghel, l'avocat de Benaïssa et de Hartouf, que «les deux responsables sont inculpés pour ??fausses déclarations'', selon l'article 223 du code pénal, et ??complicité dans l'abus de pouvoir'', selon les articles 33 et 42 de la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption».Des chefs d'inculpation qui prévoient des peines de prison allant jusqu'à 10 ans. HRW espère ainsi que l'appel fait par les avocats de la défense, le 26 juin, va être accepté et que les trois prisonniers retrouveront leur liberté. Cette ONG souligne dans ce sillage que «KBC était déjà en conflit judiciaire avec le ministère de la Communication dans le dossier du rachat du groupe de presse El Khabar, suite à la vente d'une majorité de ses actions à NessProd». Elle considère que ce qui arrive à KBC illustre la précarité de la situation des chaînes privées en Algérie. «La loi portant sur l'audiovisuel, promulguée le 23 mars 2016, a théoriquement libéralisé l'espace médiatique.Une Autorité de régulation de l'audiovisuel, prévue par cette loi, a été mise en place le 20 juin 2016. Le cadre juridique qui réglemente la liberté d'expression, le libre accès à l'information, ainsi que le champ audiovisuel est loin de se conformer aux normes internationales en la matière», relève HRW qui précise que «l'Algérie a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 1989 et est tenue de respecter la liberté d'expression qu'il garantit dans son article 19». Cette ONG fait remarquer que l'article 41 ter de la nouvelle Constitution algérienne, adoptée par le Parlement le 7 février 2016, stipule que les délits de presse «ne peuvent pas être sanctionnés par une peine privative de liberté».


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