Algérie

Huit soldats et un officier tués dans un attentat en Syrie



Un attentat perpétré dans le centre de la Syrie a causé la mort de deux civils, atteints par des tirs des forces de sécurité, selon l’AFP citant une organisation non gouvernementale (ONG). «Des combats ont opposé l’armée et la sécurité à des hommes armés, qui pourraient être des déserteurs, au point de contrôle de Sawameah près de la ville de Qousseir, dans la région de Homs, au centre, causant la mort de cinq soldats et des blessures à d’autres», selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon cette ONG basée en Grande-Bretagne, «20 soldats de l’armée régulière ont fui à travers les bois voisins». En outre, dans la région d’Idleb, au nord-ouest, un officier et trois soldats de l’armée syrienne ont été tués dans un attentat à la bombe, a indiqué le directeur de l’OSDH. «Des éléments armés, vraisemblablement des déserteurs, ont fait exploser à distance une bombe au passage d’un véhicule de l’armée près de la localité de Ehsem, dans la région d’Idleb, causant la mort d’un officier et de trois soldats alors que d’autres ont été blessés», a indiqué Rami Abdel Rahmane. Toujours dans la région d’Idleb, «des affrontements ont opposé l’armée à des hommes armés, probablement des déserteurs, faisant 17 blessés dans les rangs de l’armée», avait peu auparavant rapporté l’OSDH. En outre, «dans la ville de Homs, un civil a été tué et six autres ont été blessés, certains grièvement, par des tirs de mitrailleuse lourde sur une maison du quartier de Bab Sbaa, alors qu’un deuxième civil est mort à Khalidiyé, touché par les tirs des forces de sécurité qui perquisitionnaient dans le quartier», a affirmé l’OSDH. «Plus de 25 personnes ont été arrêtées dans la ville où les forces armées et de la sécurité ont renforcé leur présence», a ajouté l’ONG. Le spectre du chaos L’attentat qui  a causé hier à Idleb la mort de trois soldats et d’un officier est le premier du genre depuis le début des manifestations anti-Al Assad en mars. Jusque-là, aucun groupe armé ne l’a revendiqué. Une telle confusion crée le chaos d’autant qu’un autre problème prend de l’ampleur, rendant la situation du pays plus complexe : la contrebande d’armes vers la Syrie en provenance des pays voisins. «Les réseaux de trafiquants qui, de longue date, opèrent le long de la frontière, se seraient reconvertis dans les armes depuis plusieurs mois», a affirmé dimanche dernier à l’AFP Peter Harling, expert à International Crisis Group (ICG) basé à Damas. «Un marché s’est rapidement créé dans un pays où, contrairement au Liban, à l’Irak, au Yémen ou à la Libye, il existait peu d’armes en circulation», dit-il. Peter Harling a observé cependant  qu’«on ne peut pas parler à ce stade, comme le fait le régime, d’un rôle significatif de sponsors étrangers». Si c’était le cas, «la résistance à l’appareil sécuritaire serait beaucoup plus répandue et efficace». «Il y a des gens qui achètent des armes pour l’autodéfense, des deux côtés», à son avis. «Les villages alaouites se sont beaucoup armés par peur de représailles. Et du côté de la contestation à majorité sunnite, la tentation de se défendre grandit, vu que le régime fait payer un prix toujours plus lourd à la population.» Selon le même expert, «à mesure que la crise s’approfondit, une certaine économie de la violence se met en place». Ces dernières semaines, plusieurs Libanais et Syriens soupçonnés de trafic d’armes ont été arrêtés. D’après un diplomate occidental dans la région, le trafic d’armes du Liban vers la Syrie relève d’«initiatives individuelles. Certains trafiquants pourraient être des sympathisants de partis politiques mais cela ne veut pas dire que ces partis sponsorisent la contrebande». «La Syrie a envoyé des armes pendant des années au Liban. Aujourd’hui, c’est l’arroseur arrosé», a relevé le diplomate, en faisant état d’un tel trafic en provenance d’Irak et de Turquie.   Les autorités syriennes accusent le mouvement pro-occidental de Saad Hariri d’armer et de financer les «bandes terroristes», ce que dément l’ex-Premier ministre libanais. Entre-temps, le marché est florissant.
«Les Syriens prennent toutes les armes, faisant gonfler les prix», confie un marchand d’armes qui a requis l’anonymat. D’après un vendeur travaillant au noir dans le nord, «le prix d’une kalachnikov de seconde main est passé de 700/ 800 dollars à 1300/ 1500 dollars» et c’est l’arme la plus demandée. Le prix de la grenade est passé de 5 à plus de 10 dollars, la roquette de 70 à 200 dollars. Les fusils de chasse semi-automatiques sont de plus en plus sollicités. Importés de Turquie pour 170 à 200 dollars, ils sont revendus entre 400 et 500 dollars, a-t-il ajouté. Et si depuis juillet, l’armée syrienne a renforcé ses mesures de sécurité, le trafic n’a pas cessé. «Il y a plus de 50 passages illégaux entre le Syrie et le Liban. Il est impossible de déployer un soldat à chaque mètre» de la frontière (environ 330 km), souligne l’expert militaire Elias Hanna. Mais «les armes légères entrant en Syrie ne peuvent inverser l’équilibre de forces», sauf si les pays voisins, notamment la Turquie, décident de laisser tomber le régime, selon M. Hanna.


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