L'ouverture hier du procès de l'ex-chef rebelle congolais Bosco Ntaganda a été l'occasion de confirmer le lancement d'enquêtes dans huit pays africains par la Cour pénale internationale, depuis son entrée en fonction en 2003. Cela ne plaît guère à l'Union africaine, qui l'accuse de mener "une sorte de chasse raciale". Outre le chef rebelle congolais Bosco Ntaganda, qui est accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis sous son commandement par les Forces patriotiques de libération du Congo en 2002 et 2003 en Ituri (est de la RDC), l'ex-chef de milice congolais Thomas Lubanga a été condamné à 14 ans de prison en 2012 pour avoir utilisé des enfants-soldats durant la guerre civile. En Ouganda, la CPI a émis des mandats d'arrêt en 2005 contre Joseph Kony et d'autres hauts commandants de la rébellion de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), notamment pour enrôlement d'enfants-soldats et esclavage sexuel entre 2002 et 2004. Au soudan, en plus du président soudanais Omar El-Béchir, cinq autres personnes sont poursuivies dans l'enquête menée au Darfour (ouest du Soudan), déchiré depuis 2003 par une guerre civile qui a fait plus de 300 000 morts, selon l'ONU. Au Kenya, le vice-président kényan William Ruto et le présentateur de radio Joshua Arap Sang sont jugés pour des crimes contre l'humanité pendant les violences postélectorales de 2007-2008. En Côte d'Ivoire, l'ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, est écroué à La Haye depuis le 30 novembre 2011. Son co-accusé, l'ex-chef de milice Charles Blé Goudé, est lui écroué depuis mars 2014. Leur procès pour des crimes contre l'humanité commis lors de violences postélectorales entre décembre 2010 et avril 2011 doit s'ouvrir le 10 novembre. L'épouse de Laurent Gbagbo, Simone, fait également l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI. Actuellement détenu en Libye, Seif al-Islam, fils de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis pendant le conflit qui a provoqué la chute et la mort de son père en 2011. Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RD Congo, est dans l'attente d'un jugement pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003, où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, face à la rébellion de François Bozizé. Le procès s'est déroulé entre 2010 et 2014. Par ailleurs, la Gambienne Fatou Bensouda, procureur de la CPI, a annoncé le 16 janvier 2013 avoir ouvert une enquête sur des crimes de guerre commis depuis janvier 2012 par divers groupes armés "qui ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population".M. T./Agences
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Posté Le : 03/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merzak Tigrine
Source : www.liberte-algerie.com