Algérie

Huit harraga sauvés par un navire de guerre américain



Huit candidats à l'émigration clandestine ont été secourus, dans la nuit du vendredi au samedi, par un «warship», le «US Collision», un bâtiment de guerre de la US Navy, dans les eaux internationales, à quelque 120 km (74,56 miles nautiques) au nord-est des côtes oranaises. Les huit harraga, originaires de la daïra d'Arzew (wilaya d'Oran) ont été débarqués saints et saufs, hier par l'unité 345 des gardes-côtes d'Oran, qui les a récupérés aux environs de 5h35 auprès du bâtiment de guerre américain. «On est de vrais miraculés. A une soixantaine de kilomètres, alors que les côtes espagnoles étaient visibles à l'oeil nu, on a d'abord perdu notre moteur qui a coulé, avant que notre felouque de pêche ne soit submergée par l'eau et ne coule à son tour. Il faisait nuit, la mer était déchaînée et l'eau glaciale. Il y avait des vagues de la taille d'une montagne. On se tenait tous la main et on priait. On croyait que c'était la fin. Quand, soudain, on aperçoit un navire. On tente alors de nous faire repérer en criant et en utilisant la lumière de nos téléphones portables», racontent les rescapés. Quand le «US Collision» remarque la présence d'hommes à la mer, il était un peu moins de 22h30, à en croire le premier message de sécurité, un «Pan Pan» comme on l'appelle dans le jargon, lancé à 22h30 minutes sur la canal 16 et capté aussi bien par le Centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage (CROSS) que par les différentes stations de l'Agence nationale de radionavigation maritime, dont celle d'Oran. Les autorités espagnoles n'ont pas répondu à l'appel, en dépit du fait que les huit naufragés étaient plus proches des eaux de compétence espagnole qu'algérienne. A 22h35, un deuxième message «Pan Pan»' est lancé signalant la position des individus en mer à 360°42.9 nord 000° 56.29 mn. L'opération de sauvetage des huit harraga a été entamée à 22h50 par le «US Collision», selon l'ANRM. «Le navire américain s'est arrêté à une centaine de mètres de nous. Il nous a envoyé une petite embarcation qui nous a repêchés. Nous avions très froid et nos vêtements étaient trompés. Une fois à bord, on nous a remis des vêtements secs avant de nous mettre sous perfusion. On nous a aussi donné à manger et à boire avant de nous installer dans des chambres bien au chaud. On les remercie pour le traitement humain qu'ils ont eu à notre égard», témoignent les huit rescapés devant la presse. A 5h30, le «US Collision» entame l'approche vers les côtes algériennes. Trois bâtiments des Forces navales algériennes, dont un bâtiment de guerre dépêché de la base navale de Mers El-Kébir étaient déjà en route depuis 3h du matin pour récupérer les huit harraga. Un objectif réalisé avec succès dès 5h35 par la vedette 345 des gardes-côtes d'Oran. Les huit candidats à l'émigration clandestine seront présentés aujourd'hui, devant le tribunal de Gdyel, sous le chef d'accusation d'»embarquement clandestin», fait puni par le code maritime, apprend-on auprès des gardes-côtes d'Oran. L'un d'eux, Habib, 24 ans, chômeur de son état, a tenu à travers un témoignage éloquent prononcé devant les représentants de la presse à lancer un appel à tous les jeunes tentés par ce type de traversée. «Jamais, au grand jamais, je ne retenterai une traversée pareille. Je remercie Dieu qui m'a donné ainsi qu'à mes amis, une deuxième chance. Je viens de me rendre compte qu'il n'y a pas plus important que sa mère et sa famille. Je resterai dans mon pays et je me contenterai de n'importe quel travail, aussi modeste soit-il. Je souhaite seulement que la justice soit clémente avec nous. Je ne veux pas faire de prison. Ça ne va que compliquer encore plus ma situation. Moi tout ce que je veux, c'est prendre ma vie en charge, a-t-il lancé devant une assistance bouleversée par le témoignage poignant de ce jeune rescapé. Il est à noter que la deuxième fois qu'un bâtiment de guerre de la marine américaine sauve des harraga algériens. En effet, le 5 décembre dernier, à 40 miles nautiques, des côtes algériennes, 6 émigrants clandestins originaires de Sidi Lakhadar, dans la wilaya de Mostaganem, avaient été secourus par un navire de guerre américain.


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